la plus forte implication des femmes dans la sphère domestique Flashcards
(17 cards)
travail de care
Issu de travaux féministes américains (Finch et Groves 1983; Tronto 1993; Daly et Lewis 2000), le concept de care permet de considérer les différentes formes du travail accompli pour répondre aux besoins des autres, qu’il soit rémunéré ou non.
* C’est un travail accompli principalement par les femmes.
* Voici la définition donnée par Joan Tronto (1993 : 13) : une « activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “ monde ”, de sorte que nous puissions y vivre ensemble aussi bien que possible ».
- L’orientation vers autrui caractéristique du care entraîne un rapport au temps différent
- Il s’agit parfois simplement d’« être là », et il faut pouvoir « prendre son temps »; cela revient à l’occasion à délaisser d’autres tâches qui sur le moment semblent moins importantes.
- Parfois le travail de care ne peut être strictement délimité pour être affecté à des tâches distinctes, comme c’est le cas habituellement pour le travail salarié.
- Cela entraine des difficulté dans la comptabilisation (mesure) du travail du care (rémunéré ou pas).
- Cela entraine également une dévalorisation du travail du care (rémunéré ou pas).
le travail domestique
(care non rémunéré)
Ensemble de soins et de services
A. aux personnes
dépendantes (enfants,
aînées, malades, etc.),
B. mais également aux
personnes autonomes.
- Soins directs à la personne
- Aider à faire face
aux besoins physiques et affectifs - Maintenir le milieu dans lequel les gens vivent
- Promotion des relations sociales
Exemples
Nourrir, laver,… Ecouter, rassurer,
Faire les courses, conduire à un rendez-vous, faire des sorties…
Laver le linge, faire la vaisselle, passer l’aspirateur…
Envoyer des cartes ou message de vœux à des membres de la famille ou des amis.
Pourquoi s’intéresser au travail domestiques ?
- C’est un travail socialement important.
Le travail de care comme « cœur invisible de l’économie » (Folbre 2002). Ensemble d’activités indispensable au capitalisme (Fraser 2016
- Inégale répartition du travail entre homme et femmes
La responsabilité principalement féminine des tâches domestiques peut pénaliser les femmes qui auront donc moins de temps à consacrer au travail rémunéré. - Pour les conséquences de cette répartition traditionnelle sur :
- La participation au marché de l’emploi (inactivité, heures de travail, carrière)
- La formation des couples
- La rupture d’union
-Le choix d’avoir un enfant (fécondité)
Faut-il monétariser le travail domestique non rémunéré ?
Bien qu’il existe plusieurs efforts pour quantifier/comptabiliser ce travail (par exemple, en identifiant les heures de travail), peu d’études essaie de le monétiser (donner une valeur monétaire). D’ailleurs, sur l’opportunité de monétiser, les avis sont contrastants.
Dussuet (2017) affirme que les
« comptabilisations ne susciteront guère d’intérêt tant que le temps passé aux tâches domestiques ne sera pas traduit en valeur monétaire ».
La monétisation, même approximative, serait utile pour prendre conscience du poids social de ce travail.
les risques liés à la monétisation du travail domestique selon Florence Jany-Catrice et Dominique Méda
- le risque de revenir à la théorie de la complémentarité des rôles des femmes et des hommes et la revendication d’une compensation financière comme le “salaire maternel”.
- la « marchandisation » (comodification) des activités menées dans la sphère privée.
- « Enfin, il y a le risque d’une dévalorisation du travail domestique : en prenant le salaire minimum comme référence générale, on nie la diversité de ce travail, on lui enlève toute sa dimension affective et relationnelle, on le nivelle par le bas, alors qu’il requiert des compétences diverses et pointues ».
Définition de tâches domestiques
tâches ménagères routinières, non routinières et temps dévoué aux enfants”
Exemples :
* 1) faire la vaisselle (tâches ménagères routinières)
* 2) jardiner (non routinières)
* 3) accompagner les enfants à l’école (temps dévoué aux enfants)
(A)Tendances dans les tâches routinières (min/jour) des femmes et des hommes, par pays (années de 1960 à 2000)
- Le temps des femmes diminue et le temps des hommes augmente.
- Toutefois, pour les hommes le changement est moins rapide (voir la pente des courbes).
- Le temps des femmes est toujours supérieur à 100 minutes par jour. Le temps des hommes est toujours inférieur à ce seuil.
- On observe quelques ralentissements, stagnations ou renversements de tendances dans les années 2000.
Par exemple, une diminution du temps domestique des hommes est observée : France et, dans des années récentes, Etats-Unis, Australie, Norvège et Finlande.
Aux Etats-Unis, on observait déjà une stagnation en A.
La réduction de la durée du travail domestique des femmes reflète …
- L’apparition de nouvelles technologies et d’appareils électro-
ménagères. - La diminution du nombre d’enfants par femme.
- L’entrée des femmes sur le marché du travail (moins de femmes au foyer).
- Les changements dans le style de vie, avec une augmentation des activités de loisir (sorties, sport, etc.).
- L’identité féminine étant moins liée à la sphère domestique, la manière de concevoir la maison a probablement évolué vers la création d’espaces plus faciles à entretenir (avec moins d’objets de décoration).
- La manière même de concevoir l’ordre et la propreté ont probablement évolué aussi.
- L’implication du partenaire dans les tâches domestiques a augmenté (voir graphique).
- Possibilité d’externaliser les tâches domestiques et de garde des enfants jouent également un rôle
(B) Tendances dans les tâches routinières, courses et temps consacré aux enfants (min/jour) des femmes et des hommes, par pays (années de 1960 à 2000)
Lorsque les tâches domestiques incluent les courses et le temps passé avec les enfants, les résultats sont similaires à ceux des graphiques précédents (A) :
* Le temps des femmes diminue et le temps des hommes augmente.
* A nouveau, pour les hommes le changement est moins rapide que pour les femmes (voir la pente des courbes).
En outre :
* Temps des femmes est toujours supérieur à 200 minutes par
jour. Le temps des hommes est toujours inférieur à ce seuil.
- On observe toujours quelques ralentissements, stagnations ou renversements de tendance dans les années 2000, mais plus marquées que dans les graphiques précédents (A).
Avec les graphiques B, on a une renversement de tendance.
Augmentation du temps pour faire les courses
- Si on considère l’ensemble du travail familial et des soins non rémunérés, la diminution des tâches ménagères routinières des femmes a été compensée par deux autres changements généraux qui ont touché à la fois les femmes et les hommes.
Le premier est l’augmentation du temps passé à faire les courses, qui reflète l’augmentation du volume de consommation résultant de la marée montante de la richesse tout au long de la seconde moitié du 20e siècle, et le remplacement progressif des commerces de détail locaux par de grands supermarchés en libre-service, ce qui nécessite plus de temps de déplacement en voiture particulière.
Augmentation du temps consacré aux enfants
- Le deuxième changement concomitant est l’augmentation du temps que les deux parents consacrent à la garde des enfants.
- (a) l’augmentation des niveaux d’anxiété concernant la sécurité des enfants (qu’elle soit due à la panique générée par les médias ou à des inquiétudes fondées concernant la maltraitance des enfants) ;
- (b) l’augmentation du temps«de qualité» supplémentaire consacré, en particulier par les parents de la classe moyenne, à des activités destinées à accroître le capital humain de leurs enfants et à augmenter leurs chances d’accéder à des établissements d’enseignement supérieur d’élite ;
- (c)l’augmentation du temps consacré à des activités secondaires de garde d’enfants, comme le révèlent les enquêtes sur les agendas qui recueillent des informations à la fois sur les activités principales et sur les activités secondaires.
Activités principales et activités secondaires avec les enfants selon les enquêtes sur l’emploi du temps
- Les activités primaires avec les enfants comprennent des activités telles que la lecture et le jeu avec les enfants, ainsi que des activités telles que l’alimentation, le bain et l’habillage des enfants. Le temps passé avec les enfants mesure le temps pendant lequel les parents sont physiquement avec leurs enfants et il s’agit davantage d’une mesure de l’accès des enfants à leurs parents.
- Activité secondaires avec les enfants - Une fois que les répondants ont déclaré toutes leurs activités de la journée, on demande spécifiquement aux répondants d’indiquer les moments ou les activités pendant lesquels au moins un enfant de moins de 13 ans était « sous votre garde », même s’il se trouve dans une autre pièce.
Il existe aussi d’autres indicateurs qui illustrent comment les partenaires partagent les heures domestiques.
- Une mesure très utilisée pour ce partage est le % (ou proportion) des heures consacrées aux tâches domestiques par les femmes sur le total des heures domestiques du couple (voir article de Ruppaner, 2010):
- Proportion des heures domestiques des femmes = Hf / (Hf + Hm)
- Une autre mesure consiste à demander qui se charge d’une tâche domestique (voir article de Régnier-Loilier, 2009).
ex: Dans environ 80% des couples françaises, les femmes s’occupent toujours ou souvent du repassage.
Dans environ 70% des couples françaises, les femmes s’occupent toujours ou souvent de la préparation du repas.
Et quand les deux parents travaillent à temps plein?
- Les enquêtes sur l’emploi du temps montrent que :
- en Belgique, en 2013, parmi les couples qui travaillent à temps plein, les femmes consacrent environ 2 heures au tâches ménagère routinières, les hommes environ 1 heure par jour.
- Plus précisément, quel est le gender gap (écart entre les genres) ?
- En 2013, les femmes ont consacré 51 minutes de plus par jour aux tâches ménagères que les hommes.
- Entre 2005 et 2013 :
- l’écart dans le travail domestique s’est creusé au détriment des femmes.
- Dans la même période, on observe une diminution du travail rémunéré des femmes.
Le partage des tâches au fil des âges et des générations
Les femmes accouchent et allaitent. Pendant le congé de maternité, les tâches domestiques sont susceptibles d’être réparties de manière inégale entre les partenaires.
- Toutefois, le gender gap dure toute la vie de la femme.
- En particulier, que se passe-t-il avec la retraite ?
- Après la retraite, il n’est plus question de parentalité, et les éventuelles différences dans le partage des tâches entre hommes et femmes sont plus clairement le résultat de stéréotypes de genre.
Heures de travail domestique (par jour) en Allemagne
Les heures des femmes diminuent au fil des générations (le contraire pour les hommes).
Les écarts (gender gap) entre hommes et femmes se réduisent.
Pour les femmes de chaque génération, le nombre d’heures par jour est maximal (sommet de chaque courbe) au cours des âges de la vie reproductive (et à la retraite pour la génération de 1960).
Ecart maximal entre les genres au cous des âges de la vie reproductive.
Pour les hommes, les heures domestiques augmentent avec la retraite.
- L’études considère des couples qui travaillent 8 heures par jour avant la retraite.
- 3 cas:
1. L’homme prend sa retraite en premier
2. La femme prend sa retraite en première
3. Ils prennent leur retraite ensemble - Dans les trois cas, après la retraite, leurs heures domestiques augmentent, mais plus pour les femmes !
Proportion de travail domestique de l’homme avant et après la retraite
- Quand l’homme prend sa retraite avant la femme, il augmente sa proportion de travail domestique, mais, à la retraite de la femme, l’homme revient à la proportion de travail domestique pré-retraite (20% environ).
- Cela indique l’influence des normes sur les rôles de genre (stéréotypes).
- De manière similaire, dans les deux autres cas, la proportion de travail domestique de l’homme est très semblable à celle préretraite.
