Allemagne: Théâtre Nationaux + Sturm Und Drang + Drame Romantique Flashcards
(14 cards)
Mouvement des “Théâtres Nationaux” (Post guerre de sept ans)
Un théâtre national est un théâtre financé par des deniers publics ou étatiques (par opposition à une entreprise privée ou commerciale). Ex,: Centre national des Arts à Ottawa…
Il a pour rôle implicite ou explicite de défendre ou d’illustrer le « génie » national en matière, notamment
- De langue
- Langue de Shakespeare, de Molière, de Goethe
- D’esthétique
- Ce qu’il y a de singulier à une expression artistique (ex.: comédie italienne ou tragédie française)
- De représentativité
- Qui voit-on sur scène ou qui fait partie de cette représentation.
Premier exemple, le Deutsches Nationaltheater (Théâtre National Allemand) de Hambourg (1767-1769)
- Dramaturge: Gotthold Lessing (1729-1781)
Surm Und Drang (Tempête et Passion)
Le Sturm und Drand (tempête et passion) Prend le contre-pied sémantique des maîtres mots de la philosophie des Lumières (calme et raison).
Un mouvement centré autour de très jeunes auteurs, dont les plus connus sont :
- Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) et Friedrich Schiller (1759-1805).
- Œuvre phare du mouvement: Les Brigands (1782) de Schiller (23 ans) et Les Souffrances du jeune Werther (1774, première version) de Goethe (25 ans)
- À cette époque, Goethe et Schiller s’enthousiasment pour les idées révolutionnaires qui circulent avant la Révolution française, notamment pour la pensée de Rousseau (surtout Schiller).
Goethe et Schiller délaisseront ces écrits de jeunesse pour devenir les fers de lance du classicisme allemand au tournant du XIXe siècle
Charactéristiques du Sturm Und Drang
- Un théâtre qui donne à voir des parias, des mercenaires, des brigands, des criminels.
- Montre la société comme contraignante à l’expression de l’homme
- Le héros du Sturm und Drang récuse la croyance en un monde ordonné que laisse transparaître la philosophie des lumières.
- Contre la raison des Lumières, favorise un contraste exacerbé des passions et des tempéraments. Nature contre culture.
- Une dramaturgie révolutionnaire
- Un théâtre qui donne à voir des parias, des mercenaires, des brigands, des criminels.
Des héros généralement motivés par des désirs peu nobles (vengeance, cupidité, soif du pouvoir)
D’ordinaire présenté comme un être solitaire, en rupture de ban : opposé à l’ordre social, aux lois, aux convenances :
- Montre la société comme contraignante à l’expression de l’homme
Le héros du Sturm und Drang est seul face à la société.
Exaltation de la morale individuelle : la vérité est à trouver dans l’individu, non dans une éthique transcendante.
- Le héros du Sturm und Drang récuse la croyance en un monde ordonné que laisse transparaître la philosophie des lumières.
L’homme a une vision subjective du monde et l’expérience humaine est faite de contrastes violents.
- L’homme est en proie à des tourments internes qui le déchirent
- Le théâtre doit être en mesure de montrer ses excès.
- Contre la raison des Lumières, favorise un contraste exacerbé des passions et des tempéraments. Nature contre culture.
Un déchaînement des passions qui mène fréquemment à une libre expression de la violence.
Un théâtre qui vise volontairement à choquer le public :
- Ex. : Heinrich Leopold Wagner (Heinrich Leopold Wagner) : La Meutrière d’enfant (1776) :
- Un viol se déroule en hors scène et, sur scène, un meurtre de bébé
- Ex.: Les Soldats (1776) de Jakob Michael Reinhold Lenz (1751-1792) :
- L’auteur dépeint un monde où la prostitution est contrôlée par l’état afin de préserver les jeunes filles vertueuses du vice.
- Une dramaturgie révolutionnaire
Dans sa forme: rejet des unités classiques et de la bienséance.
Dans son propos:
- Attaque à peine voilée contre l’aristocratie qu’on présente souvent comme corrompue
Drame Romantique et l’union du sublime + grotesque
Un couple fondateur: l’union du sublime et du grotesque
Sublime: élevé moralement ou esthétiquement
- Ex.: ce qui est noble, vertueux, droit, juste, beau, spirituel, modéré…
Grotesque: qui prête à rire ou qui repousse par son apparence caricaturale ou par ses défauts moraux
- Ex.: ce qui est grossier, vulgaire, mauvais, déloyal, fourbe, laid, corporel, jouissif…
drame romantique = Montrer plutôt que raconter : On veut voir l’action, pas seulement l’entendre
« Ce qu’il y a d’étrange, c’est que les routiniers prétendent appuyer leur règle des deux unités sur la vraisemblance, tandis que c’est précisément le réel qui la tue. Quoi de plus invraisemblable et de plus absurde en effet que ce vestibule, ce péristyle, cette antichambre, lieu banal où nos tragédies ont la complaisance de venir se dérouler, où arrivent, on ne sait comment, les conspirateurs pour déclamer contre le tyran, le tyran pour déclamer contre les conspirateurs, chacun à leur tour […] Où a-t-on vu vestibule ou péristyle de cette sorte ? Quoi de plus contraire, nous ne dirons pas à la vérité, […], mais à la vraisemblance ? Il résulte de là que tout ce qui est trop caractéristique, trop intime, trop local, pour se passer dans l’antichambre ou dans le carrefour, c’est-à-dire tout le drame, se passe dans la coulisse. […] Au lieu de scènes, nous avons des récits ; au lieu de tableaux, des descriptions. De graves personnages placés, comme le chœur antique, entre le drame et nous, viennent nous raconter ce qui se fait dans le temple, dans le palais, dans la place publique, de façon que souventes fois nous sommes tentés de leur crier : “ Vraiment ! mais conduisez-nous donc là-bas ! On s’y doit bien amuser, cela doit être beau à voir ! » » (Hugo, Préface de Cromwell, 1827, p.18 et 19)
drames romantique et les trois unités
Rejet des trois unités, y compris celle d’action unique, parce qu’Hugo accepte les intrigues secondaires, pour autant qu’elles se rapporte à l’action principale
« L’unité de temps n’est pas plus solide que l’unité de lieu. L’action, encadrée de force dans les vingt-quatre heures est aussi ridicule qu’encadrée dans le vestibule. Toute action a sa durée propre comme son lieu particulier » (Hugo, Préface de Cromwell, 1827, p. 20).
la versification et le drame romantique
Hugo souhaite l’usage de l’Alexandrin car il permet un certain lyrisme, une poésie que la prose – trop commune pour lui – ne permet pas.
Mais il apporte des aménagements à l’alexandrin pour plus de naturel et de liberté:
- « Qui si nous avions le droit de dire quel pourrait être, à notre gré, le style du drame, nous voudrions un vers libre, franc, loyal, osant tout dire sans pruderie, tout exprimer sans recherche; passant d’une naturelle allure de la comédie à la tragédie, du sublime au grotesque; tour à tour positif et poétique, tout ensemble artiste et inspiré, profond et soudain, large et vrai » (Hugo, Préface de Cromwell, 1827, p. 30).
l’idéal du génie et le drame romantique
« Mettons le marteau dans les théories, les poétiques et les systèmes. Jetons bas ce vieux plâtrage qui masque la façade de l’art! Il n’y a d’autres règles que les lois générales de la nature qui planent sur l’art tout entier, et les lois spéciales qui, pour chaque composition, résultent des conditions d’existence propres à chaque sujet ». (Hugo, Préface de Cromwell, 1827, p. 24).
En refusant les principales lois de l’art dramatique de son temps, Hugo s’éloigne d’un art de la dispositio et de l’imitation des anciens modèles (grecs ou français)
- Il soutient au contraire l’art de l’inventio.
Avec le mouvement romantique, l’artiste est le seul juge des règles à adopter
- Un principe phare de la modernité en art