M5S1 Pathologies digestives hautes Flashcards
• Savoir adapter l’alimentation en cas de pathologies digestives hautes. • Savoir réalimenter un patient après chirurgie digestive haute • Savoir corriger ou prévenir une dénutrition chez un patient opéré (78 cards)
Comment définit on le reflux gatro oesophagien ?
Il se définit par une remontée de liquide gastrique vers l’œsophage, sans effort (ce n’est pas un vomissement).
Il s’agit d’un phénomène physiologique qui survient en période postprandiale, mais qui devient pathologique s’il se répète, s’il se prolonge ou s’il entraîne des symptômes et des lésions.
Le RGO peut apparaitre à tous les âges de la vie.
Quelle est la cause d’un RGO ?
La principale cause est l’inefficacité de la barrière anti‑reflux qui peut être due à :
- une pression abdominale excessive (femme enceinte, mais aussi obésité androïde) ;
- une prise de certains médicaments (progestérone, anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ;
- un problème mécanique (au niveau du cardia) notamment dû à l’altération de l’innervation du sphincter de l’œsophage (en cas de vagotomie ou dû à la diminution du tonus du sphincter) ou en cas de malformations congénitales gastriques ;
- ou encore à une consommation excessive de produits irritants (alcool, tabac etc.).
Quels sont les principaux symptômes du RGO ?
- douleurs ou sensations de brûlures, elle surviennent après les repas et essentiellement en position couchée ou lorsque le patient se penche en avant : antéflexion et/ou port de charges lourdes.
- des régurgitations isolées,
- une dysphagie (sensation d’obstacle ou de gêne au passage des aliments après leur déglutition),
- un hoquet accompagné d’éructations répétées.
Quels sont les complications du RGO ?
- une œsophagite peptique,
- une sténose peptique (apparition d’une dysphagie permanente),
- des complications respiratoires (toux, dyspnée nocturne, asthme, infections bronchopulmonaires) et ORL (dysphonies et laryngites).
Qu’est ce qu’une hernie hiatale ? Quelles devra être les adaptation alimentaires ?
C’est la profusion d’une partie de l’estomac dans le thorax à travers l’orifice œsophagien du diaphragme, imposera au patient les mêmes adaptations alimentaires que le RGO.
Quels sont les objectifs diététiques en cas de RGO ?
- Éliminer les causes alimentaires des reflux gastro-œsophagiens, afin de prévenir l’apparition d’une œsophagite.
- Améliorer le confort digestif du patient.
- Atteindre les objectifs pondéraux définis selon la situation du patient.
- Couvrir les besoins nutritionnels du patient.
Quels sont les aliments qui favorisent les reflux, notamment les substances ralentissant la vidange gastrique ?
– les aliments gras et sucrés : corps gras d’ajout, aliments gras et/ou sucrés ;
– les boissons telles que l’alcool, et les sources de caféine et assimilés (café, thé, chocolat) ;
– les fibres alimentaires végétales en excès.
En quoi consistera la PEC des patients souffrant de RGO ?
- contrôle des aliments favorisant les RGO
- Hygiène alimentaire générale
- diminuer la pression abdominale
- conseils sur l’environnement du repas
- les besoins en énergie er nutriment sont identique au bien portant
Comment peut on diminuer la pression abdominale ?
– fractionnant les prises alimentaires : quatre à cinq repas par jour (petit-déjeuner, déjeuner, dîner et une à deux collations) de façon à limiter la distension gastrique et ainsi limiter le reflux ;
– adaptant les ingesta en cas d’obésité. La surcharge pondérale favorisant l’apparition d’un RGO, il sera nécessaire de faire retrouver un poids souhaitable au patient. Dans ce cas, nous appliquerons (sur prescription médicale)
– évitant de boire trop au cours des repas et en préférant les eaux de boissons non pétillantes.
Quels conseils portant sur l’environnement du repas peut on donné au patients souffrant de RGO ?
– veiller à la posture à table (notamment en structure de soin si prise alimentaire d’un patient alité) ;
– porter des vêtements qui ne sont pas trop serrés ;
– ne pas s’allonger directement après la prise alimentaire, surélever la tête du lit, ne pas porter de charges.
Qu’est ce que l’œsophagite ? Quelles sont les deux causes les plus courantes ?
L’œsophagite est une inflammation de l’œsophage touchant surtout la muqueuse.
Plusieurs origines sont possibles.
Nous étudierons ici les deux plus courantes, c’est‑à‑dire l’œsophagite peptique provoquée par le RGO, et l’œsophagite caustique provoquée par l’ingestion de substances caustiques.
Les œsophagites radiques (provoquées par la destruction de la muqueuse œsophagienne par une radiothérapie), et médicamenteuses (suite à l’ingestion prolongée de certains antibiotiques, AINS, aspirine, sel de potassium…), nécessiteront les mêmes adaptations alimentaires.
Quels sont les signes et conséquence d’une œsophagite ?
Il s’agit donc d’une complication du RGO.
Elle est marquée par une aggravation des douleurs, une sialorrhée (salivation abondante), une odynophagie (déglutition douloureuse), une dysphagie douloureuse, intermittente, variable et non sélective (apparaît aussi bien pour les solides que les liquides).
Il peut également apparaître une sténose peptique (rétrécissement de la lumière œsophagienne par épaississement de la muqueuse, empêchant ou rendant difficile le passage
des aliments).
Quels sont les objectifs de soin diététique dans le cas d’une œsophagite ?
- Améliorer le confort digestif du patient (éviter les douleurs).
- Proposer une ration alimentaire adaptée non acide et non irritante.
- Éduquer le patient à consommer.
- Couvrir les besoins nutritionnels du patient selon sa situation personnelle.
- Apports normo-énergétiques ou augmenter l’apport protidique pour faciliter la cicatrisation post- opératoire (en cas d’œsophagectomie et/ou gastrectomie) et prévenir une dénutrition.
- Adapter la texture de l’alimentation en cas de sténose importante (dysphagie).
Quelles sont les adaptations alimentaires a effectuer en cas d’œsophagite ? de sténose œsophagienne ?
Comme vous l’avez certainement deviné, l’adaptation alimentaire ne sera guère différente de celle du RGO.
Les particularités en cas de sténose œsophagienne sont :
– la mise en place d’une alimentation à texture modifiée adaptée aux troubles du patient : semi‑liquide mou et lisse (voire liquide, si la sténose est très serrée).
– une alimentation équilibrée hypercalorique et hyperprotidique avec le recours aux enrichissements et aux CNO.
Qu’est il important de noter concernant la modification de la texture ?
Vous noterez qu’une modification de texture, comme toute modification des ingesta spontanés d’un individu, nécessite une prescription médicale pour être mise en place.
Quels sont les apports en énergie et en protéine recommandés dans le cas d’une œsophagite ?
On veillera à restaurer un état pondéral ou à le maintenir en préconisant une alimentation hypercalorique (facteur d’hypercatabolisme généralement de 1,3) et hyperprotidique
(1,2 à 1,5 g de protéines/kg).
Ces apports sont utiles en période pério-opératoire afin de faciliter la cicatrisation (rôle essentiel des protéines dans la synthèse de nouvelles protéines : besoin de réparation) et afin de résoudre les situations de dénutrition.
Quels sont les apports en lipides recommandés en cas d’œsophagite ?
L’apport en lipides sera normal, soit 35‑40 % de l’AET afin d’assurer un apport d’AGE, de vitamines liposolubles et d’AGI.
Les besoins en acides gras indispensables et non indispensables sont identiques au bien portant.
Quels sont les apports en glucides recommandés en cas d’œsophagite ?
Les glucides représentent le complément énergétique de la ration.
L’IR se situant entre 40 et 55 %.
Les sucres totaux doivent représenter 100 g maximum, hors lactose et galactose.
Quels sont les apports en fibres recommandés en cas d’œsophagite ?
Apport normal.
En cas de réalimentation nous réaliserons une progression quantitative en débutant par une alimentation « pauvre en fibres stricte », puis « pauvre en fibres large », puis standard (anciennement « normal léger »), pour revenir progressivement, au bout de quelques semaines, vers un apport normal de 30 g par jour.
L’évolution sera plus ou moins rapide et se fera selon l’état du patient.
Quels sont les apports en vitamines et minéraux recommandés en cas d’œsophagite ?
Les apports en vitamines et minéraux seront identiques à ceux de l’adulte bien portant fixés par l’ANSES 2016-2021.
Qu’est ce que l’œsophagite caustique ? De quoi dépendra l’adaptation alimentaire nécessaire ?
C’est une inflammation de l’œsophage qui fait suite à l’ingestion de produits caustiques.
Le traitement diététique sera différent suivant les stades de gravité des lésions.
Nous distinguerons pour chaque stade, l’alimentation en phase aiguë, ainsi que l’alimentation en phase cicatricielle.
La progression (nutrition parentérale > entérale > per os1 ; texture liquide > semi-liquide etc.) sera fonction de la situation du patient (cicatrisation, évolution des troubles etc.) et aussi de sa tolérance personnelle (confort, transit, douleurs etc.).
Ces éléments sont à rechercher lors des entretiens diététiques.
Quelle est l’alimentation à mettre en place dans le cas d’une œsophagite de stade 0 ?
Aucune lésion n’est visible, le patient peut reprendre une alimentation normale.
Quelle est l’alimentation à mettre en place dans le cas d’une œsophagite de stade 1 ?
Érythème et petites hémorragies sous‑muqueuses.
Nous maintenons l’alimentation orale.
- Les trois premiers jours (phase aiguë) : alimentation liquide (glacée ou tiède) sous forme de lait entier (pour un apport énergétique, et surtout protidique –> Cicatrisation, lutte contre la dénutrition), ou sous forme de bouillons, infusions, etc.
- Au 4e jour (début de la phase cicatricielle) : alimentation semi‑liquide (potage épaissi, purée fluide, etc.).
- Ensuite (selon la tolérance du patient) : alimentation hachée molle et fractionnée.
- Suppression de tous les aliments irritants ou acides, boissons alcoolisées ou gazeuses, aliments très chauds.
Quelle est l’alimentation à mettre en place dans le cas d’une œsophagite de stade 2 ?
Ulcérations et hémorragies limitées :
IIa : lésions linéaires, ne prédisposant pas à la sténose ;
IIb : lésions circulaires, prédisposant à la sténose.
- En phase aiguë, la mise en place d’une nutrition parentérale (ou entérale) sera nécessaire, avec possibilité d’introduction d’alimentation orale suivant l’état du patient.
- La phase cicatricielle s’effectuera de la même manière que pour le stade 1, à savoir une progression quantitative et qualitative des aliments (texture, fractionnement, etc.).
Il faudra veiller à un apport suffisant en protéines pour les besoins de cicatrisation.
La ration pourra également être normoénergétique ou hyperénergétique selon le patient.