M5S3 Pathologie du foi, vésicule biliaire et pancréas Flashcards
• Savoir adapter l’alimentation en cas de pathologies hépatiques, biliaires et pancréatiques (94 cards)
Définition de l’hépatite ? Quels sont les deux types à distinguer ? Quelles peuvent être les causes ?
Une hépatite est définie comme étant une inflammation du foie.
Ce sont des processus pathologiques qui aboutissent à la nécrose des hépatocytes et qui provoquent un infiltrat cellulaire inflammatoire dans le foie.
On distingue les hépatites aiguës, le plus souvent virales, et les hépatites chroniques, qui sont décrites par une inflammation hépatique de plus de six mois. (Source OMS)
Il existe différents types d’hépatites selon leur origine : virales, toxiques (médicaments, champignons, solvants industriels), allergiques ou encore alcooliques.
L’hépatite chronique peut parfois passée inaperçue chez certains patients car elle peut ne présenter aucun symptôme spécifique.
Quels sont les objectifs diététiques de la PEC d’une hépatite
- Mettre le foie au repos en mettant en place une alimentation du type standard.
- Supprimer l’alcool définitivement lors d’une hépatite alcoolique et temporairement pour les autres hépatites jusqu’à la normalisation du bilan biologique.
- Lutter contre le manque d’appétit entraînant une dénutrition par carence d’apports.
- Augmenter la consommation de protéines pour lutter contre la dénutrition.
- Supprimer l’allergène alimentaire en cause dans le cas d’une hépatite allergique.
- Prendre en compte le traitement éventuel par corticothérapie en contrôlant l’apport en sodium et en sucre.
Quels sont les apports en énergie recommandé en cas d’hépatite ?
Apport normal et suffisant pour couvrir les besoins du patient.
L’objectif est de maintenir le poids du patient, car, très souvent, les patients ont tendance à perdre du poids du fait de la réduction de leurs apports alimentaires, à cause des douleurs.
Quels sont les apports en protéines recommandé en cas d’hépatite ? Pourquoi ?
L’apport en protéines devra être suffisant, de façon à limiter la dénutrition et favoriser la réparation du tissu hépatocytaire.
De par leur rôle de synthèse de nouvelles protéines de structures cellulaires, les protéines alimentaires favoriseront ainsi la cicatrisation et réparation du tissu endommagé.
Il faut privilégier les protéines de haute valeur biologique et ainsi avoir un apport en protéines d’origine animale supérieur aux protéines d’origine végétale.
L’apport sera variable selon l’atteinte hépatique.
L’excès de protéines n’est pas recommandé.
L’apport sera d’environ 1 à 1,2 g/kg/j ou 10 à 20 % de l’AET.
Quels sont les apports quantitatifs en lipides recommandés en cas d’hépatite ? Pourquoi ?
L’apport en lipides sera normal et devra couvrir les besoins en AGE.
Les lipides permettent perméabilité et fluidité aux membranes cellulaires et sont source de vitamines liposolubles.
Il représentera théoriquement, conformément aux recommandations de l’ANSES 2010, 35 à 40 % de l’AET.
Cependant, il s’agit très souvent de patients nauséeux, refusant un apport de graisses dans leur alimentation.
Par conséquent, l’apport en lipides devra se situer à 35 % de l’AET environ.
Quels sont les apports qualitatifs en lipides recommandés en cas d’hépatite ? Pourquoi ?
- AG indispensables
– Acide linoléique : 4 % de l’AET.
– Acide alpha linolénique : 1 % de l’AET.
– DHA : 250 mg. - AG non indispensables
– AGS : < 12 % de l’AET dont 8 % de l’AET maximum en acides laurique, myristique et palmitique.
– Acide oléique : 15 ‑ 20 % de l’AET.
– EPA : 250 mg.
Il faut privilégier les matières grasses végétales, source d’AGI, qui ont un effet protecteur vis‑à‑vis des maladies cardio‑vasculaires.
À l’inverse, il faut limiter les AGS qui augmentent le LDL cholestérol et favorisent l’athérosclérose
Quels sont les apports en glucides recommandés en cas d’hépatite ? Quelle qualité ?
Ils représentent le complément de la ration, soit 40-55 % de l’AET environ.
Ils sont source d’énergie.
Privilégier les aliments à IG bas, riches en fibres, tels que les céréales complètes.
Supprimer ou limiter les produits sucrés en cas de corticothérapie.
Quels sont les apports en fibres recommandés en cas d’hépatite ?
L’alimentation devra apporter au minimum 30 g de fibres, dont la moitié sous forme soluble pour assurer un transit normal, réguler la glycémie, la cholestérolémie.
On préconisera une alimentation de type standard.
Quels sont les apports en eau recommandés en cas d’hépatite ?
L’apport en eau totale devra être suffisant pour optimiser le rôle des fibres.
Il représentera 35 mL/kg de poids/jour ou 1 mL / 4,18 kJ, dont la moitié sera fournie par l’eau de boisson.
Le reste sera apporté par l’eau des aliments et l’eau métabolique.
L’alcool est à supprimer de façon définitive en cas d’hépatite alcoolique, et de façon transitoire pour les autres types d’hépatites.
Quels sont les apports en calcium recommandés en cas d’hépatite ? A quoi faudra t-il veiller ?
Apport suffisant pour couvrir le besoin.
Respecter les RNP pour la population bien portante. (24ans et - 1000g/j ; 25ans et + 950g/j
Attention : en cas de corticothérapie, le besoin est augmenté car les corticoïdes entraînent une mobilisation des réserves calciques.
De ce fait, les apports alimentaires devront être majorés et une supplémentation médicamenteuse pourra être mise en place par voie orale.
Quels sont les apports en fer recommandés en cas d’hépatite ? Pourquoi ?
Les RNP doivent être couverts afin d’assurer une formation normale de l’hémoglobine.
Privilégier les aliments riches en fer héminique (viande, poisson).
RNP = 11 - 16* mg/j (* règles abondantes)
Quels sont les apports en potassium recommandés en cas d’hépatite ?
Le besoin est le même que celui d’une personne bien portante. (adultes : 3 500mg/j)
Attention toutefois en cas de corticothérapie à augmenter cet apport car, je vous le rappelle, la corticothérapie entraîne une fuite de potassium dans les urines et ainsi une hypokaliémie.
Il faut privilégier les aliments riches en potassium tels que les fruits, les légumes, les viandes et les laitages.
Quels sont les apports en sodium recommandés en cas d’hépatite ?
En cas d’œdèmes, une restriction sodée sera nécessaire.
Dans ce cas, il y aura une prescription médicale d’une alimentation hyposodée large à 2 400 mg de Na, c’est‑à‑dire sans sel d’ajout et sans aliments trop sodés (fromages, charcuteries, plats cuisinés du commerce, apéritifs…).
En cas de corticothérapie, la restriction pourra être plus importante du fait que les corticoïdes favorisent la rétention hydrosodée et l’apparition d’œdèmes.
Quels sont les apports en Vitamine D recommandés en cas d’hépatite ?
RNP normal de façon à favoriser l’absorption et fixation du calcium, et ainsi lutter contre l’ostéoporose.
RNP = 15 microgramme/j
Privilégier les poissons gras.
Quels sont les apports en Vitamine C recommandés en cas d’hépatite ?
RNP normal pour stimuler le système immunitaire.
Adulte : 110 mg
Elle a un rôle antioxydant.
Qu’est ce que la cirrhose ?
La cirrhose est une maladie irréversible du foie.
Elle se caractérise par une inflammation chronique qui entraîne la destruction des cellules hépatiques et leur régénération anarchique, sous forme de nodules.
(Source INSERM)
Quelles sont les complications de la cirrhose ?
- hypertension portale entraînant la formation de varices œsophagiennes, et éventuellement leur rupture, donc des hémorragies digestives importantes ;
- encéphalopathie hépatique : syndrome neuropsychiatrique, déséquilibre total hépatique ;
- ascite : accumulation de liquide dans la cavité péritonéale.
Comment définit on la cirrhose non compliquée ? Quels sont les signes ?
Il s’agit d’un état où la cirrhose n’a pas de manifestations fonctionnelles, ni de complications de la maladie ;
On retrouve une hépatomégalie, une splénomégalie (signe d’hypertension portale) et surtout des symptômes cutanés d’insuffisance hépatocellulaire (érythrose palmaire, agrandissement de la lunule de l’ongle).
(Source SNFGE)
Quels sont objectifs de la démarche de soin diététique chez un patient souffrant de cirrhose ?
- Supprimer l’alcool de façon définitive.
- Lutter contre la dénutrition en augmentant la ration énergétique (35 kcal/kg/j) et protidique (1,2 à
1,5 g/kg/j). - Normaliser ou rééquilibrer les apports en lipides de façon à limiter les stéatoses hépatiques.
- Lutter contre les carences en minéraux et vitamines, très fréquentes en cas de cirrhose.
- Proposer une éducation nutritionnelle personnalisée.
- Prévenir d’éventuelles complications liées à la cirrhose.
Quel est l’apport recommandé en énergie en cas de cirrhose ?
L’apport énergétique devra être suffisant, de façon à couvrir les besoins et lutter contre la dénutrition.
On utilisera un facteur de correction de 1,1 à 1,2.
Quel est l’apport recommandé en protéines en cas de cirrhose ?
L’alimentation doit être hyperprotidique afin de favoriser la réparation du tissu hépatique et lutter contre la dénutrition.
En effet, les protéines alimentaires permettent la synthèse de nouvelles protéines de structures cellulaire, d’anticorps, d’hormones, d’enzymes et ont donc un rôle indispensable dans l’entretien et la réparation des tissus propres à l’organisme.
L’apport devra représenter environ 1,2 à 1,5 g/kg de poids/jour.
Cet apport sera à moduler en fonction des capacités métaboliques.
Vous vous référerez à la prescription médicale.
Il faut privilégier les protéines de haute valeur biologique et donc favoriser la consommation de viande et de poisson.
Le patient cirrhotique a souvent peu d’appétit et l’utilisation de préparations enrichies en protéines et/ou de compléments nutritionnels oraux peut s’avérer nécessaire.
Quel est l’apport quantitatif recommandé en lipides en cas de cirrhose ?
On veillera à limiter l’apport en lipides à 35 % de l’AET, de façon à limiter les diarrhées.
Quel est l’apport qualitatif recommandé en lipides en cas de cirrhose ?
Il faut privilégier les matières grasses crues pour une digestion facilitée, éviter les graisses cuites, les produits frits.
Attention à veiller à un bon équilibre en acides gras :
- AG indispensables
– Acide linoléique : 4 % de l’AET.
– Acide alpha linolénique : 1 % de l’AET.
– DHA : 250 mg. - AG non indispensables
– AGS : <12 % de l’AET dont 8 % de l’AET maximum en acides laurique, myristique et palmitique.
– Acide oléique : 15-20 % de l’AET.
– EPA : 250 mg
En effet, les AGS augmentant le LDL cholestérol, et donc, les maladies cardio‑vasculaires, sont à limiter ; alors, qu’à l’inverse, les AGI, protecteurs de maladies cardio‑vasculaires, sont à favoriser.
Privilégier ainsi les matières grasses végétales riches en ω6 et ω3 (huile de colza, huile d’olive) et limiter les matières grasses animales.
Quel est l’apport recommandé en glucides en cas de cirrhose ?
Ils représentent le complément énergétique de la ration.
Ils sont source d’énergie et agissent sur la satiété.
Limiter les produits sucrés à 100 g/jour maximum hors lactose et galactose.