M5S2 Pathologie intestin grêle, colon et rectum Flashcards
• Savoir adapter l’alimentation en cas de pathologies intestinales • Prévenir et pallier les carences nutritionnelles (101 cards)
Quelle est la cause principale d’une diarrhée ? Quel est le mécanisme qui la déclenche ?
Les diarrhées aiguës sont le plus souvent infectieuses : virale, bactérienne ou parasitaire.
Mais elles peuvent aussi être un épisode dans l’évolution d’une maladie intestinale chronique.
Le mécanisme qui déclenche la diarrhée est toujours représenté par l’inflammation et l’irritation de la muqueuse intestinale.
Quels sont les objectifs de prise en charge diététique en cas de diarrhée ?
Plusieurs mécanismes peuvent être à l’origine de la diarrhée, il existe des diarrhées osmotiques, des diarrhées inflammatoires, etc.
Par conséquent, il est nécessaire :
- d’augmenter l’apport hydrique, de façon à compenser les pertes liées à la diarrhée ;
- d’éliminer de l’alimentation tout ce qui accélère le transit ;
- d’assurer un apport suffisant en vitamines ADEK pour pallier la malabsorption ;
- de compenser les pertes en sodium et en potassium liées à la diarrhée.
Quels sont les aliments accélérant directement le transit ?
Tous les aliments riches en cellulose et surtout en lignine (fibres insolubles) :
- Légumes verts et fruits non pelés,
- légumineuses,
- fruits oléagineux,
- céréales complètes,
- aliments riches en fructose,
- crudités,
- fruits non mûrs à cause de leur teneur en acides organiques – acide malique et acide tartrique).
- Les épices, du fait de leurs propriétés irritantes.
- La viande à fibres longues (bas morceaux),
- les poissons à chair ferme,
- certains abats riches en fibres dures, irritantes pour les parois intestinales.
- Le thé et le café forts,
- les boissons gazeuses, pour leur effet péristaltogène.
Quels sont les aliments accélérant indirectement le transit
- Les aliments gras, les préparations grasses à cause de leur effet cholagogue et laxatif.
- Les aliments amylacés qui ne sont pas entièrement absorbés dans l’intestin grêle et qui provoquent une fermentation cæcale douloureuse.
- Le lait et préparations à base de lait à cause de l’action péristaltogène du lactose (on peut noter également la fréquente diminution de l’activité lactasique chez l’adulte).
- Les aliments et boissons glacés à cause de leur effet cholécystokinétique.
- Les bouillons de viande et de poisson pour les mêmes raisons (ils sont très cholagogues).
En quoi consiste la PEC de la diarrhée aiguë ?
Une fois la cause de la diarrhée déterminée et traitée, il faut mettre le tube digestif au repos et assurer une réhydratation de l’organisme.
Quelle alimentation propose t-on dans un premier temps dans le cas de diarrhée aiguë ? Quelles boissons peut être proposées ?
Les besoins nutritionnels seront maintenus avec un fractionnement très probable des apports alimentaires.
Les apports alimentaires en fibres seront faibles et les fibres solubles (riz, pomme, coing, etc.) seront favorisées pour ralentir la vitesse du transit intestinal.
On pourra administrer entre 1,5 et 3 L de liquides afin de compenser les pertes liées à la diarrhée.
Ces boissons pourront être soit sous forme :
- d’eau bicarbonatée salée (Eaux de Vichy, de St Yorre) afin de compenser les pertes en sodium ;
- de l’eau de riz salée pour son effet constipant ;
- du bouillon de légumes, riche en minéraux (potassium, sodium, calcium, etc.), du bouillon de fruits, des tisanes peu sucrées.
Remarque : les substances excitantes pour la muqueuse digestive seront évitées : alcool, tabac, café, thé.
Qu’apportent les solutés de réhydratation orale dans le cas de diarrhée aiguë ? Pourquoi ?
Une des complications fréquentes des épisodes de diarrhées aiguës est la déshydratation et, ce, surtout chez les personnes fragilisées (nourrissons, jeunes enfants, personnes âgées, patients dénutris…).
Les SRO visent à compenser les pertes hydro‑électrolytiques en cas de diarrhée et de gastro‑entérite aiguës en apportant :
- des électrolytes (principalement sodium et potassium) servant à compenser les pertes ;
- des glucides, qui confèrent à la solution l’essentiel de son osmolarité, permettent un apport énergétique tout en améliorant l’acceptabilité de la solution ;
- des bicarbonates et/ou des citrates visant à prévenir ou traiter toute acidose.
Sous quelle forme se présente les SRO ? Comment doit elle être administrée ?
Le SRO se présente sous forme d’une poudre conditionnée en sachet à diluer dans 200 mL d’eau faiblement minéralisée, sans adjonction de sucre ni de sel.
La solution peut être conservée au réfrigérateur pour une durée maximale de 24 h.
La solution est administrée par voie orale, à température ambiante.
La quantité à administrer est fonction des besoins hydriques, dès l’apparition de la diarrhée ou des signes de déshydratation.
Quelle est la démarche à suivre si les quantité d’eau apportées par les boissons ne sont pas suffisante pendant un épisode de diarrhée aiguë ?
Si les quantités d’eau apportées par ces boissons ne sont pas suffisantes, une prise en charge médicale sera nécessaire.
Le patient bénéficiera d’une nutrition parentérale (par voie veineuse) qui apportera du glucose (énergie), de l’eau et compensera les pertes en minéraux (sodium et potassium principalement).
Quelle alimentation sera proposée dans un second temps dans le cas de diarrhée aiguë ? Pendant quelle durée ?
Un régime anti-diarrhéique est mis en place généralement pour une période de 2 à 4 jours afin de normaliser le transit.
Les apports alimentaires en fibres sont ensuite élargis vers une alimentation normale.
Cet élargissement sera progressif et se réalise selon la tolérance digestive du patient.
Quelle alimentation sera proposée dans un troisième temps dans le cas de diarrhée aiguë ?
Dès l’amélioration de la consistance des selles, nous mettrons en place une alimentation de type standard.
Le choix des aliments est élargi vers des légumes et fruits variés, cuits, puis crus bien mûrs, ainsi que les laitages.
Remarques :
- les aliments susceptibles d’accélérer le transit, tels que les légumes secs, le lait, les matières grasses cuites, seront réintégrés à l’alimentation en dernier et toujours de manière progressive ;
- le lait est souvent mal toléré, en revanche, les yaourts natures sont utiles et bien tolérés
A partir de quelle durée les diarrhées sont considérées chroniques ? A quoi sont elles toujours liées ?
Les diarrhées sont considérées comme chroniques si la durée des troubles est supérieure à trois semaines.
Elles sont toujours liées à une malabsorption.
Qu’est ce que la malabsorption ? A quoi est elle liée ? Quels paramètres seront étudiés ?
La malabsorption est définie comme un défaut dans l’absorption intestinale des nutriments avec un retentissement sur l’état de nutrition de l’organisme (risque de dénutrition).
Le paramètre étudié est l’albuminémie (35 à 52g/L) et la préalbuminémie (0,2 à 0,4 g/L)
La malabsorption est liée à des anomalies de la paroi intestinale :
- surface d’absorption insuffisante (résection étendue du grêle) ;
- altération de la paroi (infection, maladie coeliaque, maladie de Crohn, etc.) ;
- perte de la continuité cellulaire de la muqueuse (maladie de Crohn, abus de laxatifs).
Quelle est l’objectif diététique principal dans le cas d’une diarrhée chronique ? Que faudra t-il faire en pratique ?
Assurer l’utilisation optimale des nutriments puisque l’assimilation risque d’être limitée.
En pratique, il faudra :
- limiter l’apport en fibres qui accélèrent le transit et apporter les aliments ralentisseurs de transit ;
- fractionner l’alimentation pour favoriser une meilleure assimilation ;
- compléter l’alimentation conventionnelle par des CNO adaptés (crèmes, boissons, potages, etc.).
- choisir des aliments de bonne densité nutritionnelle ;
- mettre en place, en cas de malabsorption importante et persistante, un système de nutrition entérale continue.
De l’absorption de quels éléments l’intestin grêle est il le siège ?
L’intestin grêle, long de six mètres environ, est le siège privilégié de l’absorption des nutriments, de l’eau, des électrolytes, mais aussi de la réabsorption biliaire.
Une réduction de la fonction du grêle n’est évidemment pas sans conséquence sur l’alimentation.
Quelles sont les conséquences d’une résection du grêle inférieur à un mètre ?
Les sels biliaires sont mal absorbés en partie, sans conséquence sur l’absorption des lipides.
Cependant une diarrhée pourra apparaître à cause de cette malabsorption des composés biliaires.
Il peut y avoir des conséquences sur l’absorption de la vitamine B12 selon la localisation de la résection ;
Quelles sont les conséquences d’une résection du grêle supérieur à un mètre ?
La résection du grêle est supérieure à un mètre, on parle alors de résection étendue du grêle.
La malabsorption des sels biliaires est plus importante.
Le foie ne peut pas compenser, par une synthèse accrue d’acides biliaires, la malabsorption iléale des acides biliaires, et il existe un effondrement du pool d’acides biliaires dont la concentration duodéno-jéjunale devient inférieure à la concentration micellaire critique.
Les lipides sont à leur tour mal absorbés (acides gras, vitamines liposolubles).
Cela provoque des stéatorrhées (selles grasses) ainsi qu’une augmentation des pertes hydriques et sodiques.
La vitamine B12 est aussi mal absorbée et une supplémentation médicamenteuse s’avère alors nécessaire.
Quelles sont les conséquences en cas d’atteinte et de résection iléale courte ?
En cas d’atteinte iléale courte, le mécanisme de la diarrhée est différent.
Une synthèse hépatique accrue d’acides biliaires permet de compenser la malabsorption iléale des acides biliaires et la concentration duodéno‑jéjunale reste supérieure à la concentration micellaire critique.
Il n’y a alors pas de malabsorption lipidique.
Quelle est la définition de l’HAS du grêle court ?
Définition d’après les recommandations HAS « Syndrome du grêle court chez l’adulte :
« Le Syndrome du Grêle Court (SCG) est une maladie rare résultant d’une résection étendue de l’intestin grêle.
Les patients avec SGC nécessitent une prise en charge au long cours dans des structures qui permettent de diminuer le risque de complications et donc d’améliorer la survie et la qualité de vie de ces patients.
Sa définition anatomique repose sur une longueur d’intestin grêle post-duodénale restante inférieure ou égale à 200 cm. »
En quoi consiste l’alimentation post opératoire immédiate d’une résection du grêle ?
Dans le temps post-chirurgical immédiat, la prise en charge diététique repose sur la mise en place et le suivi d’une nutrition parentérale.
Quand peut commencer l’alimentation per os après une résection du grêle ? Quelle alimentation ? Que surveillera t-on dans le bilan sanguin ?
Environ 1 mois après l’intervention, la réalimentation per os pourra commencer selon la tolérance du patient et les troubles qu’il rencontre et que vous relèverez au travers du diagnostic diététique.
Nous procéderons de la même façon que lors de la réalimentation après une gastrectomie.
La réalimentation est prudente et est adaptée à la tolérance du patient, mais aussi au transit.
L’important est de surveiller l’apport en fibres.
Nous débuterons avec une alimentation pauvre en résidus, pauvre en fibres stricte, puis pauvre en fibres large pour enfin obtenir une alimentation de type standard (anciennement normal léger).
Le volume des repas sera également augmenté progressivement.
La surveillance du bilan sanguin (natrémie, kaliémie) est importante pour corriger les perturbations hydroélectrolytiques.
Quelle alimentation doit on mettre en place en pratique lors de la première semaine de réalimentation per os après une résection du grêle ? La deuxième ? Quelle évolution ensuite ?
- la première semaine : alimentation très limitée en résidus, sans lactose, sans graisse d’ajout.
Veiller aux perturbations hydro-électrolytiques (Mg2+, Na+, etc.). L’utilisation d’ADDFMS pour être nécessaire pour pallier ces pertes et limiter les stéatorrhées; - deuxième semaine : alimentation pauvre en fibres avec petite quantité de lactose (équivalent de 150 mL de lait par jour au début), apport réduit en graisses, selon la tolérance et le transit. Apport de TCM (triglycérides à chaîne moyenne), si nécessaire ;
- l’évolution sera toujours progressive et s’adaptera à l’état du patient. Progressivement, l’alimentation évoluera vers une alimentation de type standard puis normale.
Quels seront les objectifs diététiques après la résection du grêle ?
- maintenir les apports nutritionnels
- corriger et prévenir les carences en vitamines et oligo-éléments (magnésium, vitamines liposolubles (ADEK) et vitamine B12)
Quelles mesures permettront de maintenir un apport nutritionnel en cas de résection du grêle ?
– apports alimentaires hypercaloriques et hyperprotidiques ;
– fractionner les repas ;
– privilégier les repas solides plutôt que des repas liquides, compte tenu des caractéristiques de la vidange gastrique ;
– boire suffisamment tout au long de la journée afin de couvrir les besoins physiologiques et de compenser les pertes. On conseillera des eaux sodiques ;
– éviter les substances excitantes de la muqueuse digestive ou qui accélèreront la vitesse de transit digestif : tabac, alcool, lactose etc. ;