Syndrome myélodysplasique Flashcards

1
Q

Syndrome myélodysplasique : généralités ?

A

= hémopathie clonale par atteinte clonale acquise des cellules souches hématopoïétiques, avec anomalies épigénétiques et génétiques entraînant un défaut qualitatif (dysplasie) et quantitatif (apoptose excessive), à l’origine d’un défaut de production de cellules matures : rare, principalement chez l’adulte > 60 ans, prédominance masculine (1,5/1)

  • Evolution prolongée et relativement indolente dans 70% des cas : aggravation progressive des cytopénies
  • Evolution plus rapide et plus agressive vers une leucémie aiguë myéloïde dans 30% des cas
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2
Q

Syndrome myélodysplasique : facteurs étiologiques ?

A
  • Primitive dans 85% des cas
  • Chimiothérapie par agents alkylants, analogue de purine, conditionnement d’autogreffe, ou exceptionnellement pipobroman ou azathioprine : syndrome myélodysplasique 4 à 10 ans après exposition, le plus souvent par anomalies cytogénétiques caractéristiques des chromosomes 5 et 7, souvent complexes
    => Inhibiteurs de topoisomérase II (anthracycline, VP16) : le plus souvent LAM non précédées d’une myélodysplasie
  • Toxique : benzène, tabagisme (hydrocarbures benzéniques)
  • Irradiation (d’autant plus que le débit est important et le champ d’irradiation large)
  • Maladie hématologique acquise : aplasie médullaire, hémoglobinurie paroxystique nocturne
  • Maladie constitutionnelle : trisomie 21, anémie de Fanconi, neutropénie de Kostmann, neurofibromatose
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3
Q

Syndrome myélodysplasique : classificiation OMS généralités ?

A
  • cytopénie réfractaire avec dysplasie uni-lignée
  • cytopénie réfractaire avec dysplasie multi-lignée
  • anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne
  • anémie réfractaire avec excès de blastes
  • syndrome 5q
  • leucémie myélo-monocytaire chronique
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4
Q

Syndrome myélodysplasique : cytopénie réfractaire ?

A

= Simple (uni-lignée) :

  • anémie réfractaire, thrombopénie réfractaire ou neutropénie réfractaire
  • < 1% de blastes sanguin
  • < 1 G/L de monocytes
  • < 5% de blastes médullaire
  • < 15% de sidéroblastes en couronne
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5
Q

Syndrome myélodysplasique : anémie réfractaire sidéroblastique ?

A
  • Anémie isolée, sans blastes sanguins ni médullaires

- Myélogramme : > 15% de sidéroblastes en couronne à la coloration de Perls

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6
Q

Syndrome myélodysplasique : syndrome 5q ?

A

= 5% des syndrome myélodysplasiques : atteint surtout les femmes > 60 ans, de bon pronostic

  • NFS : anémie souvent macrocytaire et profonde, thrombocytose (jusqu’à 1000 G/L)
  • Myélogramme : aspect particulier avec mégacaryocytes géants et mono-lobés
  • Caryotype : délétion du bras long du chromosome 5
  • Traitement spécifique par immunomodulateur : lénalidomide (hors AMM)
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7
Q

Syndrome myélodysplasique : anémie réfractaire avec excès de blastes ?

A

= 5% des syndromes myélodysplasiques : de bon pronostic

  • Anémie isolée ± blastes sanguins (< 20%)
  • Myélogramme : blastes médullaires > 5% (< 20%), avec ou sans sidéroblastes en couronne

=> AREB 1 si : blastes médullaire 5-10%, blastes sanguin 1-5%
=> AREB 2 si : blastes médullaires > 10%, blastes sanguins > 5% et/ou présence de corps d’Auer

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8
Q

Syndrome myélodysplasique : leucémie myélo-monocytaire chronique ?

A

= LMMC : appartient au groupe des syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs

  • Monocytose sanguine > 1 G/L confirmée sur plusieurs NFS successifs
  • Splénomégalie possible, sans ADP
  • Parfois véritable syndrome myéloprolifératif

=> Hb, plaquettes, PNN variable, blastes sanguins < 5%, monocytes > 1 G/L, blastes médullaires < 20%, sidéroblastes en couronne variable

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9
Q

Syndrome myélodysplasique : cytopénie réfractaire avec dysplasie multi-lignée ?

A

= Dysplasie multi-lignée :

  • Anémie, thrombopénie et/ou neutropénie réfractaires
  • < 1% de blastes sanguin
  • < 1 G/L de monocytes
  • < 5% de blastes médullaire
  • sidéroblastes en couronne variable
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10
Q

Syndrome myélodysplasique : clinique ?

A
  • Syndrome anémique (révélateur dans 80% des cas) : généralement d’installation progressive
  • Syndrome hémorragique par thrombopénie, avec ou sans thrombopathie
  • Infection liée à la neutropénie
  • Maladie auto-immune (rare) : polychondrite atrophiante, vascularite systémique, polyarthrite séronégative
  • Splénomégalie possible, notamment des les syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs (LMMC)
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11
Q

Syndrome myélodysplasique : NFS ?

A
  • Anémie quasi-constante (90%) : d’importance variable, normochrome, normocytaire ou
    macrocytaire, non régénérative
  • Thrombopénie (30%): modérée, rarement < 50 G/L, parfois associée à une thrombopathie
  • Thrombocytose possible, jusqu’à 1000 G/L, évocateur d’un syndrome 5q
  • Neutropénie < 1,5 G/L (50%) : habituellement modérée
  • Monocytose > 1 G/L : évoquer une leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC)

Frottis :

  • PNN dégranulés hyposegmentés, plaquettes géantes, hypogranuleuses
  • Blaste présent dans 25% des cas : généralement < 5%
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12
Q

Syndrome myélodysplasique : myélogramme ?

A

=> Indispensable au diagnostic et au pronostic

Anomalie morphologique (75% des cas)

  • Cellularité normale ou augmentée, contrastant avec la cytopénie
  • Dysérythropoïèse : anomalies nucléaires diverses, cytoplasmes mal hémoglobinés
  • Dysgranulopoïèse: cytoplasme pauvre en granulations, PNN mature mal segmenté
  • Dysmégacaryopoïèse : taille réduite, petit noyau
  • Augmentation du nombre de blastes dans 1⁄4 des cas, de 5 à 19% (LAM si ≥ 20%)
  • Coloration de Pearls (fer intracellulaire) : sidéroblastes en « couronne »
  • Corps d’Auer

Examen cytogénétique
- Caryotype : anormal dans 50% des cas de syndromes myélodysplasiques primitifs, et 80% des secondaires : délétion surtout, translocation équilibrée, touchant
principalement les chromosomes 5, 7 et 8 (del(5q), monosomie 7, trisomie 8…)
- FISH : recommandée en cas d’échec du caryotype conventionnel, notamment chez les sujets jeunes, pour mettre en évidence des anomalies (monosomie 7, trisomie 8)

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13
Q

Syndrome myélodysplasique : BOM ?

A

=> Indispensable seulement en cas de moelle pauvre au myélogramme (15% des cas) ou de suspicion de myélofibrose
- Réalisé après bilan de coagulation, nombre de plaquettes, et TS ou TO si doute

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14
Q

Syndrome myélodysplasique : examens complémentaires ?

A
  • NFS
  • Myélogramme +/- BOM
  • Dosage de vitamine B12 et folates sériques systématique : diagnostic différentiel
  • Dosage de la ferritine plasmatique : systématique en cas de support transfusionnel
  • Dosage de l’EPO sérique : systématique en cas d’indication d’EPO recombinante
  • Recherche de mutations génétiques acquises : notamment sur les gènes de régulation
    épigénétique (TET2, ASXL1), l’épissage de l’ARNm (SF3B1) et les gènes RAS et TP53
  • Cytométrie de flux : recherche d’anomalie des Ag de surface des cellules médullaires
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15
Q

Syndrome myélodysplasique : diagnostic différentiel ?

A

=> Aucun signe n’est pathognomonique d’un syndrome myélodysplasique
Insuffisance médullaire quantitative : aplasie ou hypoplasie médullaire (de toute origine)
Insuffisance médullaire qualitative (cytopénie avec moelle de richesse normale ou augmentée) :
- Carence en vitamine B12 ou en folates
- Médicamenteuse (isionazide, chimiothérapie…), exposition à des toxiques (plomb, cuivre)
- Hépatopathie, alcoolisme chronique, hypothyroïdie, insuffisance rénale
- Infection virale : VIH, parvovirus B19
- Maladie inflammatoire chronique
- Infiltration médullaire par des cellules leucémiques, lymphomateuses ou de tumeur solide métastasée
- Myélofibrose
Sidéroblastes en couronne au myélogramme : saturnisme, anémie sidéroblastique congénitale

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16
Q

Syndrome myélodysplasique : évolution ?

A
  • Survie variable, de quelques mois à plusieurs années (patients souvent âgés) : décès par aggravation progressive des cytopénies, acutisation en LAM (30% des cas), complication de la surcharge ferrique post-transfusionnelle…
    => Dans les formes à faible risque, la moitié des patients décèdent d’autres maladies

Score IPSS
- Anomalie cytogénétique: bon (normal, 5q-, Y-, del(20q)), mauvais (≥ 3 anomalies, anomalie 7)
- Pourcentage de blastes médullaires : bon < 5%, intermédiaire = 5-10%, élevé > 10%
- Nombre de cytopénies
- Profondeur des cytopénies
=> 5 groupes de risques : favorable, intermédiaire 1, intermédiaire 2, élevé et très élevé
- Autres facteurs pronostiques : dépendance transfusionnelle, existence d’une myélofibrose, mutations géniques (ASXL1, RAS, TP53), présence d’une surcharge en fer

17
Q

Syndrome myélodysplasique : traitement des cytopénies ?

A

=> Patient à faible risque (IPSS faible ou intermédiaire 1)

Anémie

  • EPO recombinante ou dérivé (darbépoïétine) à forte dose si taux d’EPO sérique < 500 : correction de l’anémie dans 50% des cas, avec une durée médiane de 2 ans
  • Lénalidomide en cas de syndrome 5q : correction de l’anémie dans 60% des cas
  • Transfusions itératives en 2nd intention = maintien d’une Hb > 10 à 11 g/dl : risque d’hémochromatose post-transfusionnelle au long cours, prévenue par un agent chélateur du fer en cas de ferritinémie > 1000 à 2000 ng/mL

Thrombopénie

  • Transfusion de concentré plaquettaire seulement en cas d’hémorragie ou de geste chirurgical à risque
  • Facteurs de croissance plaquettaire (thrombopoïétine-like) : en développement

Neutropénie

  • Facteurs de croissance granulocytaire (G-CSG) : peu efficace
  • En cas d’infection : antibiothérapie large spectre, couvrant en 1ère intention les BGN
18
Q

Syndrome myélodysplasique : traitement suspensif ?

A

=> Patient à haut risque (IPPS intermédiaire 2, élevé ou très élevé)

Agent hypométhylant
= Réduit l’hyperméthylation inactivant de nombreux gènes
- Azacytidine (SC, 7 jours/mois) : 60% de réponse, sur une durée moyenne de 15 mois
- Décitabine plus rarement

Chimiothérapie
= Anthracycline + cytosine arabinoside
- Réservée aux sujets jeunes, avec un caryotype normal

Greffe de moelle allogénique
= Seul traitement potentiellement curatif, rarement réalisable
- Patient < 70 ans à haut risque, avec un donneur HLA-compatible familial ou non
- Après conditionnement myélo-ablatif, ou conditionnement atténué chez le sujet âgé