Troubles des conduites alimentaires Flashcards

1
Q

Troubles des conduites alimentaires : généralités ?

A

Alimentation : fonction instinctuelle des mammifères, indispensable à la survie

  • Conduite alimentaire : versant comportemental des mécanismes de régulation énergétique et nutritionnel, sous l’influence de facteurs physiologiques, psychologiques, comportementaux et environnementaux
  • Trouble du comportement alimentaire (TCA) = perturbation significative et durable de la prise alimentaire

Etiopathogénie :

  • Facteur de vulnérabilité : terrain génétique/biologique préexistant
  • Facteur déclenchant : régime alimentaire strict, événement de vie, puberté, oestrogènes…
  • Facteur d’entretien : déséquilibre biologique induit par le trouble, bénéfices relationnel et psychologique
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2
Q

Anorexie mentale : généralités ?

A
  • Prévalence = 0,6%, débute dans 85% des cas entre 15 et 25 ans (âge en diminution) avec 2 pics à 12-13 ans et à 18-20 ans
  • Prédominance féminine (8/1), plus fréquent chez les caucasiennes, à niveau socio-économique moyen/aisé
  • Mortalité élevée= 4 à 10% avec un risque de 1%/an, trouble psychiatrique le plus à risque de suicide
  • Début surtout chez les adolescents, souvent au moment de l’apparition des transformations corporelles de la puberté
  • Mode d’entrée possible sous forme d’un régime restrictif (du fait d’un léger surpoids pré-morbide)
  • Groupe à risque : sportif, mannequin, danseur…

2 types :

  • Type restrictif : restriction alimentaire ± hyperactivité physique au cours des trois derniers mois => évolue souvent vers une forme purgative
  • Type purgatif : crises de boulimie et/ou vomissement provoqués ou comportement purgatif au cours des 3 derniers mois
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3
Q

Anorexie mentale : perte de poids ?

A
  • Plus ou moins rapide, banalisée par la patiente
  • Associée à un sentiment de réassurance initiale, une impression d’absence de fatigue, d’euphorie
  • Stratégies palliatives à la prise de poids : exposition au froid augmentation de l’exercice physique

Conséquences

  • Effacement des aspects sexués du corps
  • Troubles trophiques : altération des phanères (peau sèche, ongles cassants, chute de cheveux), hypertrichose, lanugo, acrocyanose, oedèmes carentiels
  • Hypométabolisme : hypotension, bradycardie, hypothermie
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4
Q

Anorexie mentale : restrictions ?

A

= De survenue progressive : quantitative (calories) et qualitatives (aliments gras et sucrés)
- Restriction sélective : évitement initialement des aliments caloriques (gâteaux, pâtisseries, beurre,
crème…), puis sur les viandes, les féculents, aboutissant à des règles inflexibles
- Anomalies du comportement alimentaire : tris alimentaire, réduction de la taille des bouchées,
manipulation et découpage de la nourriture, lenteur excessive des repas, rituels alimentaires
- Pesée et vérification de leur silhouette dans un miroir plusieurs fois par jour

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5
Q

Anorexie mentale : autres stratégies de contrôle du poids ?

A
  • Hyperactivité physique, exposition accrue au froid (n’est pas une conduite purgative)
  • Vomissements provoqués : plus fréquent, pratiquement spontanés après quelques mois
  • Prise de laxatifs (fréquent) : troubles digestifs, risque d’hypokaliémie
  • Prise de diurétique : risque de troubles ioniques et d’insuffisance rénale fonctionnelle
  • Autres médicaments : coupe-faim, hormone thyroïdiennes, dérivés d’amphétamines…
  • Potomanie = consommation excessive, souvent compulsive, de liquide non calorique : objectif de
    purification et de remplissage, risque d’hyponatrémie, convulsions, coma
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6
Q

Anorexie mentale : distorsions cognitives ?

A
  • Absence de conscience du trouble (insight), déni
  • Perturbation de l’image du corps : se ressent trop gros malgré un poids en dessous de la normale
  • Envahissement et préoccupations excessives autour du poids et de l’alimentation
  • Croyances erronées sur le fonctionnement digestif et les aliments
  • Evitement alimentaire induit par des distorsions cognitives (aliments contaminants, nocifs…)
  • Anomalies neuropsychologiques des fonctions exécutives : altération de la flexibilité cognitive
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7
Q

Anorexie mentale : aménorrhée ?

A

= Primaire ou secondaire, par pan-hypopituitarisme d’origine hypothalamique, avec infertilité associée

  • Parfois absente au début du trouble : facteur de gravité si présent
  • Possiblement masquée par un traitement oestroprogestatif
  • Souvent vécue comme sans importance par la patiente
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8
Q

Anorexie mentale : traits associés ?

A
  • Trait obsessionnel fréquent : perfectionnisme, ascétisme, inflexibilité, recherche de contrôle
  • Difficultés dans la gestion des émotions
  • Trouble de l’estime de soi
  • Dépendance importante au milieu familial, avec réaménagement de la dynamique familiale afin de
    rendre possible le maintien du trouble alimentaire
  • Surinvestissement intellectuel, au détriment des champs relationnels et affectifs
  • Altération de la sexualité : désinvestissement sexuel, plus rarement hyperactivité sexuelle
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9
Q

Anorexie mentale : retentissement médical ?

A
  • Ostéoporose : carence en vitamine D et hypercatabolisme osseux par carence oestrogénique
  • Amyotrophie
  • Œdèmes carentiels (10%) : surtout dans les formes boulimiques
  • Troubles hydro-électrolytiques : hyponatrémie, hypokaliémie, hypocalcémie
  • Insuffisance rénale fonctionnelle
  • Hypoglycémie, avec malaise et perte de connaissance
  • Anémie carentielle (fer, B9, B12) dans 15% des cas
  • Thrombopénie, leucopénie et lymphopénie : risque infectieux majoré
  • Atteintes cardiovasculaires : trouble du rythme (arythmie, bradycardie extrême), hypotension
  • Troubles digestifs : brûlures oesophagiennes, retard à la vidange gastrique, hypertrophie des glandes salivaires, érosions dentaires (surtout si vomissements), constipation, cytolyse hépatique
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10
Q

Anorexie mentale : diagnostic ?

A
  • Dépistage par le questionnaire Scoff-F = ≥ 2 réponses positives : vous faites vous vomir ? vous inquiétez vous d’avoir perdu le contrôle de ce que vous mangez ? avez-vous récemment perdu plus de 6 kg en 3 mois ? pensez-vous que vous êtes grosses alors que les autres vous trouvent mince ? diriez-vous que la nourriture domine votre vie ?
  • Echelle d’évaluation : EAT (Eating Attitude Test), EDE (Eating Disorder Examination), EDI (Eating Disorder Inventory)

Critères DSM-V
A – Restriction alimentaire (sans critère de poids) ± amaigrissement
B – Peur intense de prendre du poids, malgré une insuffisance pondérale
C – Dysmorphophobie : altération de la perception du poids ou de la forme du corps
D – Déni de la maigreur et de la gravité des troubles, influence excessive du poids/de la forme sur l’estime
=> L’aménorrhée n’est plus un critère diagnostique d’anorexie mentale

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11
Q

Anorexie mentale : forme spécifique ?

A

Chez l’homme
= Plus rare (10%), incidence en augmentation, de mauvais pronostic
- Tableau clinique identique, à l’exception d’une recherche d’un corps plus musclé et sans graisse (et non uniquement maigre), aménorrhée remplacée par des troubles de l’érection
- Trouble de la personnalité, trouble de l’identité sexuelle et parfois éléments psychotiques

Forme pré-pubère

  • Prédominance du refus alimentaire et d’une hyperactivité comportementale
  • Risque de retard staturo-pondéral et d’aménorrhée primaire

Forme atypique
- Comportement de contrôle du poids, sans forcément de perte importante : généralement dans certaines professions où le poids ou l’apparence sont des critères déterminants (danseur, mannequin, jockey…)

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12
Q

Anorexie mentale : diagnostic différentiel ?

A

Trouble organique

  • Tumeur cérébrale : tumeur du tronc cérébral, craniopharyngiome
  • Hémopathie : leucémie
  • Maladie digestive : maladie de Crohn, achalasie, maladie coeliaque
  • Endocrinien : hyperthyroïdie, diabète, pan-hypopituitarisme, insuffisance surrénale

Trouble psychiatrique

  • Trouble obsessionnel-compulsif
  • Trouble psychotique chronique : idée délirante d’empoisonnement, forme hébéphrène…
  • Phobie alimentaire
  • Trouble dépressif caractérisé majeur
  • Trouble de la personnalité : surtout état-limite, évitant ou obsessionnelle
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13
Q

Anorexie mentale : comorbidité ?

A
  • Trouble dépressif caractérisé dans 70% des cas, plus rarement trouble bipolaire
  • Trouble obsessionnel-compulsif (surtout rangement, vérification et lavage)
  • Phobie sociale
  • Trouble anxieux généralisé
  • Trouble de conduite et comportements d’automutilation (scarification, brûlure), essentiellement dans le cadre d’une personnalité borderline
  • Addiction : surtout au psychotrope ou psychostimulant
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14
Q

Anorexie mentale : évolution ?

A
  • Evolution spontanée : mortalité par suicide ou cachexie, chronicisation du trouble, parfois rémission spontanée (souvent dans les formes adolescentes de début précoce)
  • Evolution chronique (20-30%) : fluctuations pondérales, succession d’épisodes anorexies, avec ou sans épisodes boulimiques, et passage d’une forme restrictive à une forme purgative
  • Mortalité = 10% dans les 10 ans après le 1er épisode : déséquilibre métabolique, trouble cardiaque, infection, suicide

Sous traitement :

  • Evolution favorable (rémission partielle ou totale) dans 50% des cas
  • Passage à la chronicité : 30% des cas à 5 ans, 20% au delà de 10 ans
  • Rechute fréquente : 40% dans l’année suivant une hospitalisation

Facteur de mauvais pronostic

  • Forme à début tardif ou extrêmement précoce
  • Perte de poids importante/poids initial très faible
  • Sexe masculin
  • Délai de prise en charge important
  • Déni de la maladie, surtout si persistant > 4 ans
  • Comorbidités psychiatriques
  • Vomissements associés
  • Mauvaise qualité de vie relationnelle et sociofamiliale
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15
Q

Anorexie mentale : principe de prise en charge ?

A
  • La plus précoce possible : prévention de l’évolution vers une forme chronique et des complications médicales
  • Multidisciplinaire, ininterrompu et prolongée ≥ 1 an après rémission minimum
  • Objectifs pondéraux, nutritionnels et psychothérapeutiques fixés individuellement : souvent contractualisée
  • Durée moyenne d’un programme de soin = 3 à 4 mois
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16
Q

Anorexie mentale : bilan ?

A
  • Antécédents médicaux psychiatriques et non psychiatriques
  • Histoire pondérale, % de perte de poids et cinétique de la perte de poids (poids maximal et minimal atteint)
  • Evaluation des restrictions et autres comportements associés, et des comorbidités
  • Evaluation de l’environnement social et familial
  • Poids, taille, IMC, courbe de croissance chez l’enfant et l’adolescent
  • Evaluation du stade pubertaire de Tanner, recherche d’une aménorrhée (fille) ou d’une impuissance (garçon)
  • Examen général : FC, TA, température, signes de déshydratation, état cutané et des phanères, oedèmes,
    acrosyndrome, recherche de complications musculaires, neurologiques et endocriniennes, examen psychiatrique
  • Bilan standard : NFS, ionogramme complet, urée, créatinine, clairance de la créatinine, CRP
  • Bilan métabolique : calcémie, phosphorémie, 25-OH-vitamine D
  • Bilan hépatique : ALAT, ASAT, PAL, TP
  • Bilan nutritionnel : albumine, préalbumine
  • TSH seulement si doute sur une hyperthyroïdie
  • ECG : recherche de trouble du rythme, signe d’hypokaliémie, QT long
  • Ostéodensitométrie si > 6 mois d’aménorrhée, puis tous les 2 ans si anormale ou aménorrhée persistante
  • Impédancemétrie (% de masse grasse)
  • Imagerie cérébrale à discuter selon le contexte
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17
Q

Anorexie mentale : critères d’hospitalisation chez l’adulte ?

A

=> Hospitalisation libre ou sous contrainte

Gravité clinique
- Perte de poids ≥ 20% en 3 mois ou IMC < 14
=> Hospitalisation en USI si IMC < 12
- Malaises, chutes ou perte de connaissance
- Vomissements incoercibles
- Echec de la renutrition ambulatoire
- Restriction extrême (refus de manger ou boire)
- Amyotrophie importante avec hypotonie axiale
- Déshydratation
- Hypothermie < 35°C ou hypotension < 90/60
- Bradycardie < 40/min ou tachycardie de repos > 60/min si IMC < 13

Gravité paraclinique

  • Anomalie ECG
  • Hypoglycémie symptomatique < 0,6 g/L ou asymptomatique < 0,3 g/L
  • ASAT ou ALAT > 10N
  • Hypokaliémie < 3
  • Hyponatrémie < 125 ou hypernatrémie > 150
  • Hypophosphorémie < 0,5
  • Hypomagnésémie
  • Insuffisance rénale < 40 mL/min
  • Leucopénie < 1 G/L ou neutrophile < 0,5 G/L

Psy

  • Risque suicidaire, automutilations répétées
  • Comorbidité psychiatrique sévère
  • Idéations obsédantes intrusives, incapacité à contrôler les obsessions
  • Incapacité à contrôler les comportements compensatoires
  • Nécessité d’une renutrition par SNG

Social

  • Echec de prise en charge ambulatoire
  • Patient peu coopérant, motivation insuffisance, soins ambulatoires difficiles
  • Entourage indisponible : problèmes familiaux, ø famille, épuisement familial
  • Stress environnemental (critiques, isolement)
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18
Q

Anorexie mentale : critères d’hospitalisation chez l’enfant ou l’adolescent ?

A

=> Hospitalisation libre ou sous contrainte (accord parental ou ASPDT), voire OPP si refus des parents et risque vital

  • Perte de poids ≥ 2 kg/semaine
  • IMC < 13,2 à 15-16 ans ou < 12,7 à 13-14 ans
  • Ralentissement idéique et verbal, confusion
  • Syndrome occlusif
  • Hypothermie < 35,5°C ou hyperthermie
  • Hypotension < 80/50 ou hypotension orthostatique
  • Hypoglycémie < 0,6 symptomatique ou non, ou acétonurie à la BU
  • ASAT ou ALAT > 4N
  • Créatinine > 100
  • Thrombopénie < 6O
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19
Q

Anorexie mentale : 1ère mesures aux urgences ?

A
  • Repos au lit, réchauffement si nécessaire
  • Eviter toute perfusion, ou si besoin NaCl 0,9% sur VVP (sans sucre), VVC à éviter
  • Proposer une alimentation normale, limiter les apports hydriques à 1L/jour
  • Nutrition entérale si nécessaire, sans décision précipitée
  • Supplémentation systématique en phosphate
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20
Q

Anorexie mentale : aspect psycho-thérapeutique ?

A

But : favoriser l’adhésion aux soins, accepter la renutrition, corriger les distorsions cognitives et
attitudes dysfonctionnelles, renforcer l’estime de soi, améliorer les relations interpersonnelles
- Thérapie cognitivo-comportementale principalement : efficacité prouvée
- Psychothérapie de soutien systématique
- Thérapie familial surtout chez l’enfant/adolescent
- Autre : entretien motivationnel, thérapie systémique, thérapie psychanalytique…
=> Maintenue au moins 1 an après amélioration clinique significative

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21
Q

Anorexie mentale : traitement psycho-pharmacologique ?

A

=> Aucun traitement spécifique de l’anorexie mentale : PEC des comorbidités psychiatriques
Antidépresseur si trouble dépressif caractérisé, TOC ou trouble anxieux : uniquement si
- Non amélioré par la reprise pondérale ou secondaire à la reprise pondérale
- Après avoir atteint un poids minimal requis

22
Q

Anorexie mentale : aspect nutritionnel du traitement ?

A

Objectif pondéral : déterminé selon l’âge, les antécédents pondéraux et le poids permettant de restaurer le fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophysaire, discuté avec la patiente

  • Peut être limité initialement à l’arrêt de la perte pondérale
  • Phase de reprise : au moins 1 kg/mois en ambulatoire, surveillance hydroélectrique (dont phosphorémie)

Renutrition
= 1ère phase : obtention et maintien d’un poids (ou d’une vitesse de croissance chez l’enfant) et d’un statut nutritionnel adapté
- Prudente et progressive => risque de syndrome de renutrition inappropriée
- Suivi : bilan hydro-électrolytique avec phosphorémie
- Correction systématique en phosphore, vitamines et oligoéléments si dénutrition sévère
- Parfois avec assistance nutritive : nutrition entérale discontinue d’appoint par SNG
- Hospitalisation en réanimation si renutritition de patients avec IMC très bas

Syndrome de renutrition inapproprié
= Rupture de l’équilibre métabolique, adapté à la dénutrition sévère, avec augmentation du métabolisme glucidique (surtout en cas d’apport massif de glucose IV), consommation accrue de phosphore et entrée
intracellulaire de magnésium et potassium
- Asthénie, paresthésies, syndrome confusionnel
- Rétention hydrosodée avec état hyper-osmolaire
- Risque de trouble du rythme cardiaque et de crise comitiale
- Cytolyse hépatique
- Hypophosphorémie, hypokaliémie, hypomagnésémie
- Trouble de l’hémostase
- Hyperglycémie ou hypoglycémie
- Carence vitaminique

Rééducation nutritionnelle
= 2ème phase : réintroduction d’une alimentation souple, hédonique et sociale
- Alimentation quantitativement et qualitativement correcte
- Comportements alimentaires adaptés

23
Q

Anorexie mentale : prise en charge à moyen et long terme ?

A
  • Suivi régulier prolongé : contrôle du poids, de l’état nutritif, de l’état clinique général et psychiatrique
  • Aide psychothérapique (individuelle ou en groupe) au long terme
  • Aide non médicale : associations de malades ou de familles de malade, groupe de soutien…
24
Q

Boulimie : généralités ?

A
  • Prévalence = 1 à 1,5%, prédominance féminine (3/1), surtout entre 10 et 19 ans, en zone urbaine
  • Touche surtout chez la femme jeune, de bon niveau intellectuel et/ou social
  • Débute souvent dans les suites d’un régime restrictif et/ou à la suite de vomissements provoqués
  • Peut débuter secondairement à un traumatisme ou une perte
25
Q

Boulimie : clinique ?

A

Crise de boulimie

  • Débute par un craving : compulsion irrépressible et angoissante de faim
  • Absorption d’une quantité anormalement élevée et rapide d’aliments, très difficile à contrôler, principalement hypercaloriques (gras et sucrés)
  • Fin de la crise par des vomissements provoqués, avec sensation de soulagement (lutte contre la prise de poids et la pesanteur gastrique), avec souvent une fatigue intense avec somnolence
  • Sentiment de culpabilité au décours ou avant la crise

Stratégies de contrôle du poids

  • Vomissements provoqués : la plus fréquente, mais non systématique, généralement cachés
  • Consommation de laxatifs ou de diurétiques
  • Restriction alimentaire inter-crise, visant à compenser les apports caloriques des crises
  • Poids normal, avec des fluctuations pondérales rapides (± 2-5 kg/semaine)

Distorsion cognitive
- Trouble de l’image du corps, avec préoccupations concernant le poids et les formes corporelles
- Envahissement et peur excessive de prendre du poids
- Confusion entre les signaux émotionnels, d’anxiété et de faim
- Phénomène de renforcement négatif lié à la culpabilité
Le patient a conscience de son trouble, et en souffre

Dysménorrhée

  • Dysménorrhée secondaire ou troubles des cycles menstruels possibles, même si normo-pondérée
  • Exceptionnellement aménorrhée secondaire et ostéoporose
26
Q

Boulimie : traits associés ?

A
  • Symptômes anxio-dépressifs, voir trouble anxieux généralisé ou trouble dépressif caractérisé
  • Associations possibles avec des addictions et des troubles du contrôle des addictions (alcool ++,
    toxiques, automutilation, kleptomanie…)
  • Trouble de la personnalité type borderline, trouble de l’estime de soi
  • Forte impulsivité, difficulté de gestion des émotions, difficultés d’adaptation sociale
  • Dysfonction sexuelle
27
Q

Boulimie : retentissement social ?

A
  • Syndrome pseudo-occlusif
  • Conséquences des vomissements répétés : hypertrophie des glandes salivaires, érosions dentaires, oesophagite peptique, syndrome de Malory-Weiss
  • Prise de poids, exceptionnellement obésité
  • Mauvais état nutritionnel, voire dénutrition
  • Ostéoporose (surtout si aménorrhée)
  • Ingestion de corps étrangers au cours des vomissements répétés, pneumopathie d’inhalation
  • Troubles hydro-électrolytiques : hyponatrémie, hypokaliémie, hypocalcémie
  • Insuffisance rénale fonctionnelle, oedèmes
28
Q

Boulimie : diagnostic ?

A
  • Trouble souvent caché, avec un retard diagnostic important
  • Auto-questionnaire de dépistage : BULIT-R (Bulimia Test-Revised), BITE (Bulimic Investigatory Test Edinburgh), SCOFF

Critères DSM-V
A – Survenue d’épisodes récurrents d’hyperphagie incontrôlée : absorption alimentaire largement
supérieure à la moyenne en < 2h, avec impression de perte de contrôle et impossibilité de s’arrêter
B – Mise en œuvre de comportements compensatoires visant à éviter la prise de poids : vomissements
provoqués, prise de laxatifs ou de diurétiques, jeûnes, exercice excessif
C – Fréquence moyenne ≥ 1/semaine sur une période durant > 3 mois
D – Perturbation excessive de l’estime de soi par la forme du corps et le poids
E – Non au cours d’un épisode d’anorexie mentale

29
Q

Boulimie : formes spécifiques ?

A
  • Restriction alimentaire primaire

- Restriction alimentaire secondaire, affects négatifs élevés

30
Q

Boulimie : diagnostic différentiel ?

A

Médical :

  • Neurologique : tumeur cérébrale, épilepsie
  • Syndrome de Klein-Levin (hypersomnie périodique avec hyperphagie)
  • Syndrome de Klüver-Bucy (agnosie visuelle, hyperoralité, hypersexualité, hyperphagie)

Psychiatrique :

  • Episode dépressif caractérisé atypique
  • Trouble de la personnalité borderline
  • Hyperphagie boulimique : absence de comportement compensateur obésité
  • Anorexie mentale de type accès hyperphagiques/purgatif
31
Q

Boulimie : comorbidités ?

A
  • Episode dépressif caractérisé très fréquent = dans 60 à 80% des cas
  • Trouble bipolaire plus rarement
  • Addiction (40%) : alcool, médicamenteuse, notamment anxiolytique
  • Trouble de la personnalité borderline
  • Tentative de suicide, comportements auto-agressifs
  • Troubles anxieux, phobie sociale
32
Q

Boulimie : évolution ?

A
  • Evolution plus rapidement résolutive que l’anorexie mentale : 70% de rémission à 10 ans
  • Mortalité = 2% à 10 ans

Facteurs de mauvais pronostic

  • Sévérité initiale
  • Mauvaise estime de soi
  • Présence de vomissements provoqués
  • Comorbidité psychiatrique
  • Poids bas ou différent du poids physiologique
  • Environnement familial conflictuel, rigide ou moraliste
  • Obésité pré-morbide
33
Q

Boulimie : traitement ?

A
  • La plus précoce possible, dans la majorité des cas en ambulatoire
  • Objectifs comportementaux et psychothérapeutiques définis individuellement
  • Bilan clinique et paraclinique identique à l’anorexie

Hospitalisation si :

  • Critères clinique/paracliniques et environnementales identiques à l’anorexie
  • Comorbidité psychiatrique sévère, risque suicidaire
  • Crises boulimiques sévères et/ou fréquentes > 8/semaine

Aspect psycho-thérapeutique
But : favoriser l’adhésion aux soins, réintroduire la notion de plaisir dans l’alimentation, corriger les distorsions cognitives et les attitudes dysfonctionnelles (notamment le renforcement négatif), apprendre les signes annonciateurs de crise et les techniques pour y remédier (désamorçage)
- Thérapie cognitivo-comportementale : 40% de rémission, utilisation d’observations comportementales (carnet alimentaire) et des crises induites
- Psycho-éducation, affirmation de soi
- Autres : psychothérapie de soutien, entretien motivationnel, thérapie d’inspiration psychanalytique, thérapie familiale ou systémique

Aspect psycho-pharmacologique

  • Antidépresseur ISRS : fluoxétine 60 mg/j principalement, à dose plus élevée que dans le trouble dépressif caractérisé, surtout lorsque la mise en place d’une TCC n’est pas possible
  • Autre (spécialisé) : topiramate

Aspect nutritionnel
- Travail nutritionnel et diététique : possible phase de renutrition initiale, alimentation selon des schémas réguliers avec une alimentation diversifiée et suffisante, modération alimentaire

PEC à moyen et long terme

  • Suivi régulier et prolongé : contrôle du poids, état nutritif, état médical et psychologique
  • Psychothérapie poursuivie de façon prolongée (risque de rechute important)
  • Aide non médicale : association de malades ou de familles de malade, groupe de soutien…
34
Q

Hyperphagie boulimique : généralités ?

A

Hyperphagie boulimique ou Binge Eating Disorder : boulimie sans conduite compensatoire

  • Prévalence = 3 à 5% avec une prédominance féminine moins marquée (2/1)
  • 30 à 50% des obèses souffriraient de ce trouble
  • Débute généralement dans l’enfance, souvent après un traumatisme ou un abus sexuel
  • Compulsions alimentaires fréquentes chez l’adolescent, parfois prodromique d’une hyperphagie boulimique
  • Régimes souvent secondaires au début des troubles (à l’inverse de l’anorexie mentale et de la boulimie)
35
Q

Hyperphagie boulimique : clinique ?

A

Crise de boulimie
- Phénomène de craving très important : sensation de faim compulsive et irrépressible
- Absorption d’une quantité anormalement élevée, avec sentiment de perte de contrôle
- Crise souvent en cachette
- Sentiment intense et douloureux de culpabilité
- Conscience du trouble avec souffrance psychique importante
Aucune stratégie de purge

Distorsions cognitives
- « Illusion de contrôle » avec comportement rigide d’hyper-contrôle, alternant avec des phases de
transgression et de compulsions
- Confusion entre les signaux émotionnels, d’anxiété et de faim
- Renforcement négatif lié à la culpabilité

36
Q

Hyperphagie boulimique : traits associés ?

A
  • Symptômes anxio-dépressif, voire trouble dépressif caractérisé ou anxiété généralisée
  • Addiction et troubles du contrôles des impulsions (alcool, toxique, automutilation, kleptomanie…)
  • Trouble de la personnalité type dépendante, évitante ou borderline, et plutôt obsessionnel et/ou
    narcissique chez l’homme
  • Forte impulsivité, difficulté dans la gestion des émotions, trouble de l’estime de soi, dysfonction
    sexuelle, difficultés d’adaptation sociale
37
Q

Hyperphagie boulimique : retentissement médical ?

A
  • Surpoids et obésité
  • Digestifs : halitose, RGO, ballonnement, douleur abdominale, alternance diarrhée-constipation…
  • Stéatose hépatique
  • Mauvais état nutritionnel, voire dénutrition
  • Hypofertilité, voire infertilité
  • Répercussion indirecte = complication de l’obésité : diabète, hyperlipidémie, hyperuricémie, SAOS…
38
Q

Hyperphagie boulimique : diagnostic ?

A

=> Dépistage systématique par l’interrogatoire chez tous les patients obèses

Critères DSM-V
A – Survenu d’épisodes récurrents d’hyperphagie incontrôlée : prises alimentaires largement supérieure
à la moyenne en < 2h, avec impression de perte de contrôles et impossibilité de s’arrêter
B – ≥ 3 éléments :
- Prise alimentaire beaucoup plus rapide
- Prise alimentaire jusqu’à sensation de trop-plein abdominal désagréable
- Absorption de grandes quantités d’aliments sans sensation de faim
- Prises alimentaires solitaires du fait de la gêne occasionnée
- Sensations de dégoût de soi, de dépression ou de culpabilité après avoir mangé
C – Sentiment de détresse en lien avec l’existence de l’hyperphagie
D – Episodes ≥ 1/semaine pendant > 3 mois consécutifs
E – Absence de comportement compensatoire inapproprié

39
Q

Hyperphagie boulimique : diagnostic différentiel ?

A
  • Atteinte médicale non psychiatrique : tumeur cérébrale, épilepsie, syndrome de Klein-Levin ou de Klüver-Bucy
  • Atteinte médicale psychiatrique : boulimie, obésité morbide, épisode dépressif caractérisé atypique, trouble bipolaire, trouble de personnalité borderline, évitante ou dépendante
40
Q

Hyperphagie boulimique : comorbidités ?

A
  • Episode dépressif caractérisé, trouble bipolaire
  • Trouble anxieux, phobie sociale
  • Addiction (moins fréquente)
41
Q

Hyperphagie boulimique : évolution ?

A
  • Evolution peu connue : taux de rémission supérieur à l’anorexie ou la boulimie, forme chronique très fréquente
  • Facteur de mauvais pronostic : comorbidité psychiatrique, abus sexuel dans l’enfance, durée d’évolution du trouble
42
Q

Hyperphagie boulimique : traitement ?

A
  • Psychothérapie : thérapie cognitivo-comportementale principalement
  • Traitement médicamenteux: antidépresseur ISRS, sibutramine, topiramate non indiqués en 1ère intention
  • Prise en charge nutritionnelle et médicale de l’obésité
43
Q

Trouble du comportement alimentaire : PICA ?

A

= Ingestion répétée de substances non nutritives (plâtre, sable, plomb, cailloux…) pendant une période ≥ 1 mois

  • Principalement chez le jeune enfant
  • Hors pratique culturellement ou socialement admise

Etiologie

  • Carence martiale ou en zinc
  • Négligence, carence affection parentale, trouble de l’attachement
  • Retard de développement
  • Trouble psychiatrique : autisme, schizophrénie

DD

  • Syndrome de Klein-Levin ou Klüver-Bucy
  • Carence en fer et en zinc
  • Anorexie mentale
  • Trouble factice (ingestion volontaire)
  • Equivalent de comportement auto-agressif (geste autolytique, trouble de personnalité)

Evolution
=> Risque de décès selon le type d’ingesta
- Trouble digestif : trouble du transit, occlusion intestinale, corps étrangers, fausses routes répétées
- Saturnisme
- Infection bactérienne ou parasitaire

TTT

  • Traitement étiologique
  • Approche comportementale, aménagement des lieux, renforcement de la surveillance
  • Parfois traitement neuroleptique, surtout si trouble délirant associé
44
Q

Trouble du comportement alimentaire : mérycisme ?

A

= Régurgitations répétées de nourritures pendant une période ≥ 1 mois : aliments remastiqués, ré-avalés, recrachés
- Peu fréquent, touche plus les garçons que les filles, le plus souvent chez les nourrissons

Chez le nourrisson

  • Posture caractéristique : tension et cambrure du dos et de la tête en arrière
  • Mouvements de succion de la langue, avec impression de plaisir ressentie
  • Nourrisson irritable et affamé entre les épisodes de régurgitation
  • Parfois malnutrition (du fait des régurgitations)
  • Possible cassure de la courbe staturo-pondérale, perte de poids, voire décès

Etiologie

  • Retard mental
  • Problème psychosocial : défaut de stimulation, carence de soins, conflits familiaux, niveau socioéducatif faible
  • Anorexie ou boulimie chez le jeune adulte

DD

  • Anomalie congénitale chez le nourrisson : sténose du pylore, RGO
  • Trouble digestif : RGO, gastroparésie, hernie hiatale
  • Syndrome de Sandifer (dystonie paroxystique lors de l’alimentation)

Evolution

  • Disparition souvent spontanée chez le nourrisson
  • Risque de dénutrition, déshydratation, retard de développement

TTT

  • Rémission possible spontanément
  • Techniques comportementales et de relaxation
45
Q

Trouble du comportement alimentaire : orthorexie ?

A

= Règles très rigides autour des aliments supposés « sains » ou « écologiques »
- Souvent sur un terrain anxieux, ou obsession quasi-hypocondriaque de la maladie

46
Q

Trouble du comportement alimentaire : vomissements induits ?

A

= Vomissements provoqués en l’absence de compulsion alimentaire réelle
- Objectif de modification du poids, de la silhouette ou d’éviter certaines intoxications

47
Q

Trouble du comportement alimentaire : phobie alimentaire ?

A

= Peur, parfois extrême, de manger certains aliments

- Souvent sur un terrain anxieux ou hypocondriaque, ou sous-tendu par un traumatisme

48
Q

Trouble du comportement alimentaire : compulsions nocturnes ?

A

= Compulsions alimentaires survenant après un repas du soir normal ou la nuit
- Responsable d’une souffrance significative

49
Q

Trouble du comportement alimentaire : grignotage pathologique ?

A

= Prise alimentaire répétée de petites quantités d’aliments en dehors du repas
- Aliments identifié comme une source de plaisir, rôle anxiolytique

50
Q

Trouble du comportement alimentaire : évitement de l’ingestion d’aliments

A

= Manque d’intérêt pour l’alimentation, avec dégoût, fondé sur les caractéristiques sensorielles
de la nourriture : incapacité persistante à attendre les besoins vitaux appropriés
- Perte de poids, dénutrition mais sans perturbation de l’image du corps