Philosophie : La vérité Flashcards

1
Q

Introduction

A

De façon classique, vérité = adéquation de l’esprit à la chose
→ Connaître la vérité = avoir une représentation objective de la réalité, ce qui fait que la vérité, par essence est unique et universelle
Objectif = Dépend de l’objet (ex : l’univers est en expansion)
Subjectif = Dépend du sujet (ex : le café a bon goût)
→ Nous allons parler de vérité objective

Pb : Est-il possible d’atteindre la vérité ? La vérité est-elle toujours préférable d’un point de vue moral ?

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2
Q

I. Qu’est-ce que la vérité ?

A) Définitions

A

→ 3 defs
- Vérité cohérence : un énoncé est vrai s’il ne se contredit pas
→ Def ne suffit pas : ce n’est pas psk un discours ne se contredit pas qu’il correspond à la réalité (ex : on peut faire des raisonnements sur Dieu (cf raison) mais ça ne veut pas dire que Dieu existe)

  • Vérité adéquation : un énoncé est vrai s’il correspond à la réalité (= ce qui est)
    → Def de la vérité d’Aristote
    → Chacun n’a pas sa vérité car la réalité est la même pour tout le monde
  • Vérité évidence : vérité qui ne peut pas être démontrée mais qui est évidente
    Ex : pour démo un th en maths, on s’appuie sur un théorème, qui s’appuie lui-même sur un autre théorème etc. mais à la base, il y a des principes très simples, qu’on appelle des axiomes (proposition évidente admise sans démonstration)
    → Le premier à avoir formulé ces axiomes est Euclide en Grèce antique (il dira par ex qu’il existe tjrs une droite qui passe par deux points d’un plan)
    → La science est une combinaison de ces 3 formes de vérité
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3
Q

Def de la vérité d’Aristote

A

“Dire de ce qui est qu’il n’est pas, et de ce qui n’est pas, dire qu’il est, voilà le faux ; dire de ce qui est qu’il est, et de ce qui n’est pas qu’il n’est pas, voilà le vrai”

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4
Q

I. Qu’est-ce que la vérité

B) Vérités de fait et vérités de raison

A

Vérifier = constater par l’expérience si une telle conformité existe

→ La vérité est susceptible de changer en même temps que les choses
Il existe cependant des vérités éternelles et immuables comme en mathématiques dans lesquelles la vérité se définit comme un accord de l’esprit avec lui-même, selon les règles de la logique (cf fc)
→ Leibniz distingue ainsi les « vérités de fait » établies par l’expérience, et les « vérités de raison », issus du pur raisonnement et indépendantes des changements de la réalité

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5
Q

Principes de la logique

A

1) Principe d’identité :
Tout être est le même que lui-même, c’est tout
Clone complètement identique ≠ le même

2) Principe de non-contradiction
Tout être ne peut pas être et ne pas être en même temps, au même lieu et sans le même rapport

3) Principe du tiers-exclu
Tout être est soit A, soit non A, il n’y a pas de 3ème possibilité (tiers exclu)

4) Principe de continuité de Leibniz
La nature n’admet pas le vide
Donc, le moindre événement a des conséquences sur la totalité du réel (effet papillon, théorie du chaos)

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6
Q

II. Peut-on atteindre la vérité ?

A) Raison et vérité

A

Raison = en principe une faculté identique en chaque homme
→ Permet de juger avec objectivité et selon des règles logiques universelles
→ Faculté qui semble être le moyen de connaître la vérité et le bien
Nos sens nous fournissent une image de la réalité qui nous est utile mais qui n’est pas fidèle à ce qu’est la réalité
→ La raison permet de dépasser les apparences auxquelles nous sommes soumis par nos sens dans l’expérience, pour saisir ce qu’il y a de plus essentiel dans le réel
Citation Descartes

Raison se fait à travers des raisonnements
Raisonnement = ensemble d’affirmations dans lequel l’une d’entre elle (la conclusion) est justifiée par les autres (les prémisses) → Ex syllogisme
→ D’ailleurs, principe des mathématiques (science à priori, cad indépendante de toute expérience) = transmettre le critère de vérité des prémisses à la conclusion

Pour les rationalistes (Platon, Descartes, Spinoza), on parvient à la vérité grâce à l’usage de la raison

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7
Q

II. Peut-on accéder à la vérité ?

B) Viser des vérités

A

→ L’être humain est en permanence en quête de vérité. Cpdt, il n’aura jamais accès à la vérité absolue
Il va donc viser des vérités et pour cela, il va mettre au point des systèmes symboliques (Ernst Cassirer, Philosophie des formes symboliques)
→ Systèmes symboliques commencent à apparaître environ 45 000 ans avant notre ère
→ Invention du langage, apparition de l’art et de la religion
Bien + tard, apparaît le système symbolique de la science (-3500)

Chaque système présente une vérité qu’il est le seul à présenter. Chaque système est autonome et donne sa vision du monde.

→ La science prétend accéder à une vérité sur le monde mais pourtant il lui arrive de se tromper
Le philosophe Karl Popper explique que le discours scientifique se remarque par son courage car il s’expose à une réfutation → la science peut se tromper et l’assume (ex : prévois une éclipse mais se trompe → mauvais calcul)

Tandis que pseudoscience (science qui prétend être scientifique mais qui ne l’est pas comme l’astrologie) ne s’expose à aucun risque (ex : astrologue prévoit qu’on aura une belle opportunité la semaine pro → aucune réfutation possible)
Pareil pour la religion → n’accepte pas d’être réfutée
Seule la science accepte d’être réfutée qd elle se trompe et c’est pk elle progresse vers la vérité → on appelle cette idée de Popper la réfutabilité

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8
Q

II. Peut-on atteindre la vérité ?

C) Le doute sceptique

A

→ Nous avons des infos du monde grâce à nos sens
Les philosophes sceptiques montrent que les facultés humaines (raison et sens) ne permettent pas d’atteindre la vérité de façon absolue.
VOIR fcs
→ Nous ne pouvons former que des opinions possibles, sans pouvoir les vérifier ni les réfuter.
Sagesse = suspendre tout jugement et écarter ainsi une cause de trouble

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9
Q

Intro QCQ les sceptiques

A

Sceptiques = école philosophique de la Grèce antique créée par le philosophe Pyrrhon, dont le but est de s’interroger sur la vérité (quels sont les moyens de connaître la vérité ? Est-il possible de la connaître ?)

La conclusion à laquelle parvient l’école est qu’on ne peut pas parvenir à la vérité.

Ecole très importante car elle est à l’origine de la démarche scientifique (établissement du doute sceptique et du fait qu’il n’y a pas de vérité définitive, mais que des étapes)

Par ailleurs, le fait qu’il n’existe pas de vérité absolue conduit les sceptiques à adopter 3 manières d’être :
- La catalepsie : constat de cette absence de vérité
- L’aphasie : méfiance à l’égard du langage
- L’ataraxie : Puisqu’il n’y a rien de vrai, on ne donne plus autant d’importance au monde, aux autres, etc.
→ Non implication à l’égard du monde

Le philosophe sceptique AEnésidème a résumé l’école en 10 points, qu’on appelle les 10 modes d’AEnésidème
Chacun des 10 points est suffisant à lui seul pour montrer qu’on ne peut pas parvenir à la vérité

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10
Q

Mode 1

A

Diversité des animaux / diversité des espèces :
Il existe quantité d’espèces différentes avec leurs particularités.
Par ex:
- l’éphémère, qui vit une journée, vit dans son ressenti l’équivalent d’une vie entière
- l’araignée a une mesure du temps qui est comptée par le tissage de sa toile
- Ex de l’huître de Leibniz au XVIIe siècle :
Leibniz fait remarquer que l’huître a un système nerveux rudimentaire mais c’est parfaitement adapté : comme l’eau salée est en mvt continu, si l’huître avait un système nerveux élaboré, elle souffrirait tt le temps, donc en fait, elle est parfaitement adaptée
- Platon, Phédon : “La surface de l’océan est le ciel des poissons”

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11
Q

Mode 2

A

Diversité des humains:
Rq: l’humain doit s’entendre ici en 2 sens : soit l’espèce, la condition humaine, tous les humains, soit l’individu

1) Il existe quantité de cultures différentes avec chacune ses propres lois, sa religion, sa politique, son art …
Il n’y a pas une culture qui comprend mieux le monde que les autres

2) Il y a des grands et des petits, des beaux et des laids, des gros et des maigres …
Chacun comprend le monde à sa façon, selon son état
Ludwig Wittgenstein : “Le monde des gens heureux n’est pas le même que le monde des gens malheureux”

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12
Q

Mode 3

A

Diversité des organes sensoriels :

Ex de la pomme du philosophe latin Sextus Empiricus
→ met en avant un sens commun interne, qui synthétise les informations provenant des cinq sens externes

Rien ne nous dit que nos sens sont le meilleur moyen de bien percevoir la réalité :
- Soit on a trop de sens et pe aurait-il mieux valu un seul sens mais + efficace
- Soit on en a pas pas assez → Sens manquants (ex: sens pour percevoir le temps, interne et externe)

Ex de la non fiabilité des sens : Lorsqu’on prend une poignée de neige très froide, on a très vite la sensation de chaleur sur la paume de la main

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13
Q

Mode 4

A

Les circonstances :
Notre perception du réel varie largement en fonction des circonstances
Ex:

  • Lorsqu’on est réveillé dans sa chambre, on a une certaine perception de celle-ci, qui est totalement différente lorsqu’on est endormi dans sa chambre
  • Amour et haine : Si on aime, le monde devient beau, si on haït, cela nous empoisonne et le monde devient laid
  • Âge : Notre représentation du réel change en fonction de notre âge
  • Maladie : un simple rhume nous prive de l’usage de 2 sens (odorat et goût) et donc on ne voit plus le monde comme avant
  • Ivresse et sobriété
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14
Q

Mode 5

A

Intervalles / Lieux / Positions :

Notre perception du monde change selon notre localisation

  • La taille du soleil : Ttes les générations d’humains ont vécu en voyant le soleil de la même taille qu’une pièce → on ne peut le voir que sous forme trompeuse
  • Le bâton dans l’eau : Je plonge un bâton sous l’eau, l’angle de réfraction fait que je vais avoir l’illusion qu’il est courbé alors qu’il ne l’est pas
  • La distance réduite provoque l’illusion (impression que les autres sont petits de loin)
  • Le mouvement modifie notre perception du monde
    → Les Grecs ne connaissaient que le cheval, le char et le bateau et le progrès a donné raison à AEnésidème
    Le mvt change même les capacités de l’être humain (ex: on peut boire à Lille et uriner à Paris)
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15
Q

Mode 6

A

Les mélanges :
AEnésidème fait remarquer que certaines choses n’existent pas en soi mais existent par la rencontre de plusieurs éléments
Ex du parfum : Le parfum ne sent pas de la même manière d’une personne à l’autre → est le résultat du mélange entre une senteur et une peau

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16
Q

Mode 7

A

Qualité et composition des substances :
Certaines substances ne sont ni bonnes, ni mauvaises en soi, tout dépend de l’usage que l’on en fait:

  • Lait : Bon et même indispensable pour le nourrisson mais peut créer une intolérance chez l’adulte
  • Vin : Le vin, à quantité raisonnable est bon pour la santé mais mauvais en quantité exagérée
  • Cigüe (plante) : La cigüe en faible quantité est un excellent régulateur cardiaque, par contre en dose excessive, c’est un poison mortel sans antidote
    D’ailleurs, dans le Phédon, Platon raconte les derniers instants de Socrate, qui a été condamné à mort à boire de la cigüe
17
Q

Mode 8

A

Les relations:
On est jamais grand, gros, beau etc.
Ex: Socrate est plus grand que Simmias mais + petit que Cébès
Donc Socrate n’est pas grand ou petit mais il est grand par rapport à Simmias et petit par rapport à Cébès.

18
Q

Mode 9

A

La fréquence :
Certains êtres ont de la valeur du fait de leur rareté (de leur peu de fréquence) comme par ex le diamant → tout ce qui est rare est cher

Ex:

  • L’océan est un spectacle merveilleux pour celui qui le voit la première fois mais il est banal voire même pénible pour le marin-pêcheur, qui tous les jours, parfois au risque de sa vie, doit aller en mer pour vivre
    → même océan mais 2 pdv différents
  • La femme la + belle du monde est un spectacle merveilleux quand on la rencontre pour la première fois ou rarement mais sa beauté devient banale pour son mari
19
Q

Mode 10

A

Légendes, cultures, coutumes :

Certes il existe quantité de cultures mais quelle que soit notre culture, on meurt
On pourrait croire que dans ce cas, on tient une vérité mais même pas puisque ttes les cultures ne vivent pas la mort de la même façon et n’honorent pas leurs défunts de la même manière:
Certains enterrent les cadavres, d’autres les brûlent ou encore les donnent à manger aux chiens (les mèdes, pour qui le chien est leur divinité).
Enfin, certains mangent leur morts (les Massagètes) pour porter les disparus en eux, absorber leur force, leur courage etc.

Par conséquent, même dans les phénomènes constants comme la mort, il n’y a pas de vérité absolue, il n’y a que des pdv, des comportements

20
Q

Ecole des sophistes

A

Sophistes = école philosophique de la Grèce antique fondée par Gorgias
Thrasymaque y appartient
→ Nom volontairement provocateur → s’appellent eux-mêmes les sages

Ils soutiennent qu’il n’y a pas de vérité et vont donc dvper une stratégie nommée la rhétorique :
Puisqu’il n’y a pas de vérité, on peut tt dire : c’est la persuasion qui compte, non plus d’avoir raison

→ Sont les inventeurs du métier d’avocat, mais aussi des décors de théâtre

21
Q

II. Peut-on atteindre la vérité ?

D) Le “cogito” comme vérité modèle

A

→ Descartes révèle qu’il y a cependant au moins une vérité « entièrement indiscutable » avec le « cogito ergo sum » (je pense donc je suis)

→ La conscience que l’on a de soi-même est la seule chose que l’on ne peut pas remettre en question : on peut par exemple douter de la réalité du monde qui nous entoure (ex : nos actions sont contrôlées par qq d’autre) mais pas de notre propre conscience.

Celle-ci constitue non seulement une vérité mais aussi un modèle pour en trouver d’autres.
→ Est vrai tout ce qui peut apparaître avec clarté et distinction après un examen attentif de l’esprit

22
Q

II. Peut-on atteindre la vérité ?

E) La vérité comme connaissance des phénomènes

A

→ Kant propose d’opérer une « révolution copernicienne » : établir la vérité ne consiste plus à chercher une conformité avec ce qu’est la réalité en elle-même puisqu’elle est inconnaissable
→ Nous ne pouvons connaître les choses que comme « phénomènes », cad telles qu’elles nous apparaissent
L’existence des conditions communes d’expérience permet de fonder une connaissance universelle

23
Q

III. La valeur morale de la vérité

A) Qu’est-ce que mentir ?

A

Je demande l’heure à mon ami Piedro. Il me dit qu’il est 16 h, je regarde sa montre et elle indique bien 16h.
Je marche un peu et l’horloge publique que j’aperçois indique 18h30
Piedro a-t-il menti ?
Avec cet exemple, on se rend compte qu’on peut être honnête et dire faux (autre ex : troubles de mémoire).
De plus, on peut mentir et dire faux, mais aussi mentir et dire vrai

Mentir, c’est donc dire autre chose que ce que l’on croit.

24
Q

III. La valeur morale de la vérité

B) Pour un droit de mentir

A

→ Dans le domaine politique, Machiavel soutient que mentir peut s’avérer nécessaire au nom de l’intérêt supérieur de l’État.
→ Pour Benjamin Constant, il faut même admettre un « droit de mentir par humanité » afin de protéger une personne de ceux qui voudraient lui nuire.

25
Q

III. La valeur morale de la vérité

C) Le devoir de sincérité

A

→ Kant souligne que l’usage du mensonge, même bien intentionné, a toujours des conséquences incertaines → il contribue à retarder le progrès moral de l’humanité
→ Les hommes ont un devoir absolu de sincérité
On ne peut jamais être sûr de connaître la vérité, mais on peut du moins vérifier auprès de sa propre conscience si l’on est sincère.
→ Citation Kant

26
Q

Citation Kant mensonge

A

“[Le mensonge] nuit toujours à autrui : même si ce n’est pas à un autre homme, c’est à l’humanité en général.”
Emmanuel Kant, Sur un prétendu droit de mentir par humanité, 1797