PHYSIOPAT - CONSTIPATION - MODULE 15 Flashcards
(32 cards)
Définir la constipation
une définition utilisée en pratique clinique : la constipation est une insatisfaction vis à vis de la
défécation, soit car les selles sont trop rares, soit car les selles sont difficiles à évacuer, soit les deux ;
* une définition académique, qui suit les critères de Rome IV : il s’agit d’une classification qui
place la constipation dans les troubles fonctionnels intestinaux (TFI)
Citer les critères de Rome IV définissant la constipation
§ association d’au moins 2 des symptômes suivants depuis au moins 6 mois :
§ selles peu fréquentes (moins de 3 évacuations par semaine) ;
§ selles dures ou fragmentées (> 25% des défécations) ;
§ efforts de poussée (> 25% des défécations) ;
§ sensation d’évacuation incomplète (> 25% des défécations) ;
§ sensation de blocage ano-rectal (> 25% des défécations) ;
§ manoeuvres digitales pour faciliter l’évacuation des selles (> 25% des
défécations) ;
§ selles molles rares en dehors de la prise de laxatifs ;
§ critères diagnostics insuffisants pour retenir un syndrome de l’intestin irritable.
Le type de selles selon cette échelle est assez représentatif du temps de transit colique. Un ralentissement du transit entraîne une réabsorption d’eau trop importante par la muqueuse colique donc des selles plus dures et moins volumineuses.
Différencier constipation occasionnelle et chronique
La constipation occasionnelle est d’apparition soudaine dans des circonstances particulières :
modification du cadre de vie et/ou des habitudes, voyage, stress, alitement, sédentarité, prise de
médicaments, grossesse, etc.
La constipation chronique (durée > 6 mois) :
* peut résulter d’une cause fonctionnelle (constipation primitive) : ralentissement du transit colique et/ou troubles de l’évacuation ;
* ou peut être secondaire à une pathologie ou à un traitement médicamenteux. (nécessité de consulter)
Différencier constipation primitive et secondaire
Secondaire à une pathologie ou à un traitement médicamenteux
Primitive : peut résulter d’une cause fonctionnelle (ralentissement du transit colique et/ou troubles de l’évacuation
Citer 5 étiologies de constipations secondaires
- obstruction : cancer colorectal +++, polype, sténose colique non tumorale, sténose anale ;
- maladies endocriniennes ou métaboliques : hypothyroïdie ++, diabète ;
- maladies neurologiques : maladie de Parkinson, sclérose en plaques, AVC ;
- maladie psychiatriques : anorexie.
Citer 3 médicaments pouvant entraîner une constipation iatrogénique
opiacés (morphine, codéine),
antidépresseurs, antiparkinsoniens, antihypertenseurs, antihistaminiques, antiagrégants plaquettaires,
IPP, AINS, biphosphonates, statines, supplémentation en fer, etc.
Citer 2 étiologies de la constipation primitive
- un ralentissement du transit colique : constipation de transit ;
- des troubles de l’évacuation (dyschésie) : constipation distale ou terminale
Citer les causes de la constipation de transit
- hypomotricité (côlon atone) ;
- augmentation des contractions segmentaires qui freinent la progression des selles ;
- manque d’activité physique ;
- déficit en fibres alimentaires et apport hydrique insuffisant ;
- intervention de facteurs psychologiques, le stress.
Faire le lien entre temps de transit et types de selles
Le type de selles selon l’échelle de Bristol est assez représentatif du temps de transit colique. Un ralentissement du transit entraîne une réabsorption d’eau trop importante par la muqueuse colique donc des selles plus
dures et moins volumineuses.
Définir la dyschésie
Troubles de l’évacuation
Justifier la prévalence élevée de la constipation chez les personnes âgées et les femmes
enceintes
La constipation est plus fréquente chez les personnes âgées en raison :
* d’une altération fréquente de la fonction anorectale ;
* d’une diminution du péristaltisme intestinal ;
* d’une diminution de la force musculaire de la paroi abdominale ; l’alitement ou l’état grabataire
amplifie ce phénomène.
La constipation est plus fréquente chez la femme enceinte car il existe une hypotonie des muscles lisses, liée à l’augmentation du taux de progestérone.
Montrer l’importance de l’interrogatoire dans le diagnostic de la constipation
L’interrogatoire est la 1ère étape indispensable, il poursuit plusieurs objectifs :
* préciser les habitudes de défécation : consistance et volume des selles, efforts, douleurs, faux
besoins, incontinence, arrêt des selles ;
* préciser les symptômes : douleurs abdominales, ballonnements, gaz, fausses diarrhées
glaireuses (dues à une irritation de la muqueuse avec hypersécrétion de mucus en raison de la
stase colique)
* apprécier le retentissement sur la qualité de vie (douleurs abdominales, alimentation,
dépression, anxiété, vie sexuelle, etc.) ;
* rechercher des facteurs de risque : sédentarité, régime pauvre en fibres, faible hydratation ;
* rechercher des signes de constipation secondaires à une pathologie ou à un traitement
médicamenteux.
Citer 4 symptômes de la constipation
douleurs abdominales, ballonnements, gaz, fausses diarrhées glaireuses
Citer 3 facteurs de risque de la constipation
sédentarité, régime pauvre en fibres, faible hydratation
Définir l’examen proctologique
Un examen proctologique avec toucher rectal peut être réalisé, surtout s’il existe des arguments pour
une dysfonction anorectale, ou en cas de suspicion de cancer colorectal ou de complication proctologique de la constipation : hémorroïdes, fissure anale, fécalome.
L’examen proctologique est une évaluation médicale de la région anale et rectale, souvent réalisée par un gastro-entérologue ou un proctologue, impliquant l’inspection visuelle, la palpation et parfois l’utilisation de dispositifs spéciaux comme le proctoscope pour détecter les anomalies telles que les hémorroïdes, les fissures anales ou les fistules.
Justifier le toucher rectal
Il apprécie la présence et la consistance des selles dans l’ampoule rectale, la présence de sang, d’une tumeur
palpable ou d’une douleur localisée, le tonus sphinctérien et la relaxation des muscles du plancher pelvien lors des efforts de poussée.
Citer 4 signes d’alarme
- rectorragies ;
- signes d’anémie ;
- perte de poids ou altération de l’état général ;
- aggravation récente d’une constipation ancienne, sans cause évidente, surtout après 50 ans ;
- antécédents familiaux de cancer colorectal.
Citer et justifier 2 examens complémentaires
- bilan biologique : si la constipation est persistante, avec une cause secondaire pressentie à
l’examen clinique ou s’il y a des signes d’alarme : glycémie, calcémie, NFS, dosage de la TSH pour
détecter une hypothyroïdie ; - coloscopie : examen clé pour exclure un cancer colorectal. Sera demandée en cas de signe
d’alarme, si les symptômes sont apparus après 50 ans, ou si une cause organique est pressentie à
l’examen clinique ;
Citer 3 complications de la constipation
Au niveau anal :
* saignements hémorroïdaires ;
* fissures anales à la suite des efforts de poussée.
*Fécalome
Définir le fécalome, citer les examens nécessaires à son diagnostic
Fécalome : c’est une accumulation de matières fécales déshydratées et dures dans le rectum, qui peuvent remonter dans le colon, et ne pouvant être évacuées normalement.
Le diagnostic du fécalome repose sur l’examen clinique avec toucher rectal, +/- associé à une radiographie
abdominale sans préparation (ASP).
Citer 2 complications du fécalome
- occlusion intestinale avec arrêt des selles et abdomen très dur à la palpation ;
- péritonite par perforation rectale ;
- infarctus du côlon par compression artérielle.
Citer les conseils hygiéno-diététiques à donner au patient
Fibres alimentaires
Les fibres alimentaires permettent d’augmenter la fréquence et la consistance des selles
(plus molles).
Un enrichissement de la ration en fibres améliore le volume et le poids des selles et réduit le
recours aux laxatifs.
Leurs effets sont moins prononcés en cas de constipation distale et leur délai d’action est
plus long que celui des laxatifs.
L’augmentation de la quantité de fibres alimentaires doit être progressive afin d’éviter
ballonnements et flatulences, surtout dans le cas d’une constipation chronique s’intégrant
dans un SII.
On favorisera dans un premier temps les fibres solubles : avoine, pruneaux, pomme,
agrumes, courgette, psyllium.
L’objectif est d’atteindre à minima 25 g/jour (jusqu’à 40g), mais toujours selon la tolérance
du patient.
Hydratation
L’augmentation des apports hydriques ne modifie pas significativement la fréquence et la
consistance des selles. Un apport quotidien en eau > 1,5 litre n’a pas d’efficacité
scientifiquement prouvée.
Une bonne hydratation reste cependant à recommander afin de ne pas être un facteur
limitant.
Utilisation d’eaux riches en magnésium qui peuvent avoir un effet favorable sur la
constipation.
Activité physique
Le bénéfice de l’activité physique sur la constipation n’est pas démontré scientifiquement.
Une activité physique régulière reste recommandée dans le cadre général d’une
amélioration de la qualité de vie et afin de ne pas être un facteur limitant.
Montrer l’intérêt des fibres en précisant leur mode d’action
Les fibres alimentaires permettent d’augmenter la fréquence et la consistance des selles (plus molles).
Un enrichissement de la ration en fibres améliore le volume et le poids des selles et réduit le recours aux laxatifs.
Définir le terme “laxatif”
Le terme “laxatif” regroupe toutes les substances favorisant la défécation.
Les laxatifs sont largement utilisés dans le traitement de la constipation chronique et, dans leur grande
majorité, sont en vente libre sans prescription. On distingue différentes classes de laxatifs :
* les laxatifs oraux : laxatifs osmotiques, laxatifs de lest, lubrifiants, stimulants ;
* les laxatifs par voir rectale : suppositoires ou lavements.